Depuis les pogroms anti-chrétiens, 20 ans de résilience serbe contre les persécutions

Les 17 et 18 mars 2004, une hystérie collective se déchaîne contre les Serbes du Kosovo. Ils sont la cible de centaines d’attaques terroristes perpétrées simultanément sur tout le territoire. Le bilan officiel des victimes fait état de 19 personnes tuées, 900 personnes blessées, 5000 Serbes et non-Albanais expulsés de leurs maisons et 34 églises détruites. L’horreur semblait être à son paroxysme, elle annonçait en réalité une nouvelle ère : celle de la persécution quotidienne, diffuse et impunie des Serbes du Kosovo.

Rien qu’en un an, entre 2022 et 2023, plus de 400 attaques contre les chrétiens ont poussé 14% de la population serbe à quitter le Kosovo. Ce nouvel exode a conduit le président serbe Aleksandar Vucic à convoquer une session extraordinaire du conseil de sécurité de l’ONU le 8 février dernier à New York. Lors de son allocution, le président a déclaré que «Pristina a délibérément créé des conditions de vie insupportables pour les Serbes et que le pouvoir albanais mène des attaques généralisées et systématiques contre la population civile serbe. » M. Vucic a appelé le Conseil de sécurité et les organisations internationales «à intervenir pour mettre fin aux persécutions contre les Serbes qui, si elles se poursuivaient, causeraient des dommages irréparables quant à la survie du peuple serbe du Kosovo Métochie.» Devant les représentants du monde entier, le président serbe a dénoncé le nettoyage ethnique mis en œuvre par l’administration albanaise de Pristina.

C’est dans ce contexte extrêmement tendu que se sont tenus hier, dimanche 17 mars 2024, partout en Serbie des cérémonies de commémoration en hommages aux victimes. Au Kosovo, au cœur du drame, Monseigneur Ilarion a tenu a rappelé lors du service qu’il supervisait au monastère de Gracanica que « Nous [Serbes du Kosovo, ndlr] devons toujours être conscients que le chemin sur lequel nous sommes est un chemin d’épreuves, de souffrance et de silence » avant d’ajouter que « les racines du peuple serbe au Kosovo sont profondes et il ne faut pas craindre le vent y compris les tempêtes les plus violentes ».

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