Derniers points d’étape : Decani, Kamenica, Belgrade

Notre séjour au Kosovo s’achève dans quelques jours.  Il nous reste trois points d’étape à parcourir avant notre retour en France.  

Nous quittons notre bureau de Gracanica avec à l’esprit les deux prochains chantiers humanitaires dont les contours ont été fraîchement dessinés avec le Diacre Bojan. C’est sur les bons conseils du religieux que nous prenons la route, sinueuse et glacée, pour rejoindre  le monastère isolé de Visoki Decani. Considéré comme le témoin le plus précieux de l’histoire serbe au Kosovo, l’écrin de ce lieu saint lui est tout autant hostile.  Régulièrement menacés et  volés, la communauté des moines de Visoki Decani représente les derniers témoins vivants de la chrétienté dans cette région de Métochie, écrasés sous la majorité  albano-musulmane.  Après avoir franchi les deux check-points de la KFOR assurant la protection de Visoki Decani, nous retrouvons les moines dont l’accueil si chaleureux nous réchauffe l’esprit. Dès notre arrivée, nous sommes conviés à partager un délicieux souper. A table, nous échangeons sur la situation des 5 000 Serbes de Métochie dont le nombre ne cesse de s’atrophier sous les menaces quotidiennes. Nous profitons de notre arrêt à Visoki Decani pour répondre à l’interview de Francesco, président de l’association italienne « Amici di Decani », qui souhaite faire connaître le travail de Solidarité Kosovo à ses membres. 

Reposés par notre nuit au monastère, nous repartons de Visoki Decani en emportant avec nous le courage et la détermination qui animent les moines déjà repartis servir la liturgie. 

Sur le trajet pour Kosovska Kamenica, nous sommes contactés par les journalistes de Tv Plus qui nous y attendent. Ils nous mettent en garde sur les risques aux abords des enclaves de la région. Nous les retrouvons avec plus de peur que de peine. L’interview télé bouclée, nous rejoignons le président d’un club de foot local dont les jeunes pousses ont, pour reprendre ses mots, « beaucoup de potentiels et si peu de moyens ». Le président poursuit en nous demandant timidement « j’aimerai leur offrir une vraie tenue de sport, à tous … qu’ils puissent tous avoir la même ».Conscients que le sport est un des rares échappatoires qu’ils restent aux jeunes serbes, nous ne pouvons rester insensibles face à une telle détresse. De retour en France, nous ferons de notre mieux pour répondre à ses vœux d’aide et de cohésion. 
Nous reprenons la route en direction de notre dernier point d’étape, en capitale serbe, où un plateau télé en direct est programmé sur la première chaîne de télé serbe. L’interview sur Radio Televizija Srbije (RTS) est un succès. Boban, le journaliste, nous confie en coulisses, avoir été à l’antenne lorsque les bombes de l’OTAN sont tombées sur les studios belgradois, 13 ans plus tôt. 

Nous allons désormais prendre la route du retour pour la France, la tête remplie de souvenirs, le cœur serré et avec l’intention, plus ferme que jamais, de poursuivre nos efforts en faveur des familles serbes du Kosovo-Métochie. 

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