Malgré l’interdiction de se rendre au Kosovo qui pèse depuis plus de cinq ans sur Arnaud Gouillon, le rythme des actions humanitaires sur le terrain ne faiblit pas. Grâce à un partenariat fructueux avec le diocèse du Kosovo-Métochie, Solidarité Kosovo est toujours au plus près des familles des enclaves.
L’Église est la pierre angulaire de l’organisation sociale au Kosovo et c’est tout naturellement qu’une coopération efficace pour venir en aide aux Serbes de la région a vu le jour il y a plus de dix ans.
Les prêtres des différentes paroisses font remonter les informations à notre bureau humanitaire de Gracanica qui se charge ensuite d’organiser en fonction des besoins des distributions de produits alimentaires et de première nécessité, de l’électroménager neuf, de rénover des écoles ou de fournir du matériel aux clubs de sport.
Rencontre au sommet
Arnaud Gouillon a rencontré MgrThéodose au mois de mai, l’occasion de faire le point sur la collaboration entre l’association et l’Église et de préparer les prochaines actions, notamment en faveur du développement agricole et de l’autonomie alimentaire. Une rétrospective en photos permet de se remémorer les actions financées par Solidarité Kosovo sur ces trois dernières années pour un montant total de 1 129 000€ : la création de nouvelles fermes, l’installation de ruches, la construction de hangars, l’agrandissement des complexes agricoles, etc.
«Nous coopérons avec le Diocèse du Kosovo-Métochie depuis de nombreuses années, explique Arnaud Gouillon. Nous avons ouvert notre première ferme en 2012 dans la région montagneuse de Novo Berdo propice à l’élevage. Elle s’est transformée au fil des ans et de nos actions en un véritable complexe agricole comportant trois fermes, une laiterie et de nombreux ateliers. La même opération a été réalisée dans les plaines fertiles de Pomoravlje où nous avons financé l’installation de nombreuses serres agricoles, construit une usine de pasteurisation de fruits et légumes ainsi qu’un atelier de fabrication d’ajvar.»
Ces complexes agricoles emploient des Serbes, approvisionnent les épiceries locales en légumes, lait, jus de fruit, viande et confiture et la production sert également à préparer les repas qui sont distribués par la soupe populaire diocésaine.
«Chaque année, en parallèle du développement des gros projets agricoles nous offrons des vaches, des chèvres et des moutons, ainsi que des serres aux familles qui pratiquent déjà l’agriculture dans le cadre familial. C’est juste un coup de pouce pour ces gens qui travaillent dur et qui veulent vivre de leur travail, pas de l’aide humanitaire, poursuit Arnaud Gouillon. »
Ne pas dépendre de l’aide humanitaire
Ces actions ont pour but de favoriser l’autonomie alimentaire des familles des enclaves, notamment par la distribution de brebis ou de vaches et par l’installation de serres individuelles qui permettent à un foyer de produire de quoi se nourrir, voire de vendre une partie de leur production.
Comme toujours, les Serbes du Kosovo bénéficiaires du soutien de l’association ne se contentent jamais de cette seule intervention humanitaire. Ces hommes et femmes fiers et dignes transcendent par leur dur labeur l’aide qui leur est apportée pour donner à leurs enfants le meilleur des exemples : cultiver sa terre c’est non seulement pouvoir en vivre, c’est surtout pouvoir y rester.