Solidarité Kosovo construit un puits pour alimenter son exploitation agricole

L’eau est un bien précieux. Les chrétiens du Kosovo qui en manquent chroniquement peuvent en témoigner. Début juillet, la police, alertée par des habitants serbes, a arrêté cinq personnes liées à l’État Islamique qui s’apprêtaient à empoisonner le réseau de distribution d’eau potable de Gračanica, celui-là même qui approvisionne la plus grande enclave chrétienne du Kosovo.

Face aux actes terroristes et aux coupures intempestives que les Serbes subissent, la vie dans les enclaves s’organise. Les familles font régulièrement des réserves d’eau potable, qui servent aussi pour la toilette quotidienne lorsque les robinets sont à sec.  Toutefois, cette alternative ne convient pas aux agriculteurs dont les besoins en eaux sont aussi divers qu’importants.

De la nécessité d’un puits

L’alimentation en eau en temps de blocus est une préoccupation sérieuse pour tous les agriculteurs chrétiens du Kosovo. Elle ne pouvait donc pas échapper à la soupe diocésaine et à Solidarité Kosovo, maitres d’œuvre d’un complexe agricole humanitaire à Novo Brdo près de Gračanica. 
Qu’il s’agisse de l’abreuvement des animaux, de l’irrigation ou encore du nettoyage des bâtiments et des appareils, les besoins en eau sur le site agricole sont importants. « Ils se situent entre 50 et 60m3 par jour » selon Predrag, un ouvrier agricole. Un chiffre en passe de croitre puisque l’élevage qui compte actuellement environ 200 animaux va être augmenté de 50 vaches avec l’ouverture prochaine de la ferme bovine. 
« Le scénario d’une pénurie d’eau serait alors catastrophique pour le bétail » confie Arnaud Gouillon, directeur de Solidarité Kosovo. « Pour s’en préserver, nous avons décidé de conjuguer au réseau d’eau collectif, un système de prélèvement individuel grâce au forage d’un puits».

Le puits : une source d’espoir

Accueilli avec soulagement sur le terrain, le projet de puits a été mise en œuvre rapidement grâce au concours de nombreux bénévoles.
« Posséder un puits sur le complexe agricole n’est pas un luxe ni même un confort », souligne Nebojsa, ouvrier agricole du site. « C’est une source individuelle qui nous permettra de ne plus être tributaires du bon vouloir des autorités locales. Nous avons trop souffert des coupures d’alimentation infligées… Ce n’était pas digne car nous étions privés d’un besoin élémentaire, » poursuit-il avec une émotion palpable. 

« Avec l’eau du puits à portée de main, les hommes et les animaux du complexe agricole seront à l’abri des pénuries et autres vilenies », confiait Arnaud Gouillon lors de la clôture des travaux du puits autour duquel s’articulent la ferme alpine et la ferme bovine en cours de construction.

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