Actualités

Nos actualités
20 mai 2025
Le club d'athlétisme de Priluzje n’en finit pas d’aligner ses champions ! Après une médaille d’or remportée aux jeux paralympiques en Italie, deux jeunes Serbes du Kosovo sont montés sur la plus haute marche du podium le 23 février à Belgrade lors du championnat national. Des titres de n°1 qui récompensent les efforts des athlètes et également le soutien apporté par Solidarité Kosovo en faveur du club de Priluzje depuis plus de dix ans. Ne jamais oublier d'où l'on vient À Priluzje, un village près de Pristina, vivent deux champions nationaux d’athlétisme. Uroš Mašić, tout juste titré champion de Serbie du 800 mètres, et Mihajlo Stević, le champion national dans la catégorie espoir. Uros n'a que 18 ans, il est étudiant à la Faculté des sports et de l'éducation physique de Pristina, basée à Leposavic. "L'histoire, ça s'écrit toujours dans un club pour tous les athlètes. Moi, ça fait bien 9 ans que je suis licencié à celui de Priluzje et que je m’y entraine tous les jours. Mine de rien, j’y déjà passé la moitié de ma vie". Même si, comme il le souligne, les conditions d'entraînement ne sont pas idéales à Prilužje, l'amour pour son village natale et le maillot de l'équipe nationale l'emporte. Un attachement à son village que les gens du pays lui rendent bien. « Ces mômes se sont notre fierté et pour nos enfants, des modèles. Ils sont preuve qu’on peut être Serbe du Kosovo et champion ! » s’enthousiasme le concierge du club. Une décennie de partenariat avec Solidarité Kosovo « Il y a un manque de liberté pour les Serbes au Kosovo, vous voyez comment nous vivons et où nous vivons. C'est difficile de s'entraîner ici, mais nous luttons et nous nous battons autant que possible et nous ne nous arrêterons pas », assure Uros. Dans ce combat, le champion et son club savent qu’ils peuvent compter sur le soutien de Solidarité Kosovo pour les aider à améliorer les conditions techniques des entrainements et le matériel sportif onéreux. Partenaire depuis une décennie, Solidarité Kosovo n’a eu de cesse de renforcer son engagement auprès du Club de Priluzje à travers un grand nombre de financement et de donations. La plus récente d’entre elles étant l’achat de chaussures de compétition, remises à chaque athlète en lice pour le championnat national. Un petit plus technique qu’ils n’auraient jamais pu s’octroyer. Le club d’athlétisme de Priluzje et Solidarité Kosovo ont de fortes valeurs en partage l’esprit d’équipe, le respect, la convivialité, la culture de l’effort et du dépassement. Culture de l’effort et du dépassement « Le soutien de Solidarité Kosovo représente une plus-value technique et une plus-value humaine. Ensemble nous sommes plus forts. L’aide morale et technique qui nous a été manifestée depuis tant d’années s’est transformée à la force de leurs talents et de leurs efforts. Les excellentes performances accomplies en sont la preuve ! » explique avec fierté le Président du club d’athlétisme de Priluzje, Dejan Dimitrijević. Pour ce passionné de la course, l'amour pour ce sport ne vient pas du jour au lendemain. « L’athlétisme ne fait pas partie des sports populaires car il exige beaucoup d'efforts et de sacrifices. On ne dit pas qu'on fait de l'athlétisme, mais qu'on la pratique. Il ne faut pas oublier que c’est un sport individuel, dans lequel on ne peut pas profiter, d'une certaine façon, d'une dynamique collective. On ne peut pas se cacher. Le moindre défaut dans l'investissement est immédiatement sanctionné. Si vous rajoutez à cela nos conditions d’entrainement très modestes alors il faut avoir un mental d’acier pour se construire en athlète et devenir champion !» Les entrainements ont lieu dans la salle du club. « Mais nous nous y entraînons que lorsque la météo est mauvaise, quand il pleut,… le reste du temps, les routes du village sont nos couloirs de course préférés. » Une confidence qui a dérouté plus d’un curieux qui se demandaient où les jeunes champions du Kosovo s’entrainent pour avoir d’aussi bons résultats. Porter leurs ambitions à la plus grande échelle Sur les traces de Mašić, Mihajlo Stević, un peu plus jeune que lui, est originaire de Prilužje et champion de Serbie du 800 mètres dans la catégorie des espoirs. Mihajlo étudie à la faculté de médecine de Plemetina et pratique l'athlétisme depuis six ans. « La vie au Kosovo est vraiment difficile, les jeunes quittent de plus en plus les villages pour travailler à l'étranger. Mais je me bats et je resterai ici aussi longtemps que possible, car mes racines sont ici, tout ce qui est précieux pour moi se trouve au Kosovo et j'essaierai de rester ici et de survivre », déclare le jeune champion à l’instar d’Uros. Après avoir brillés au championnat de Serbie, les deux jeunes athlètes sont déjà au travail et se concentrent sur leur prochain objectif, les championnats européens. Souhaitons-leur bon vent et… chaud devant ! Les donateurs de Solidarité Kosovo peuvent se flatter d’avoir grâce à leur générosité aider des athlètes Serbes du Kosovo à remporter trois médailles d’or et une visibilité internationale. Soyez-en infiniment remerciés ! Ivan Cvetković à fond dans la course ! Le club d'athlétisme « Prilužje » a été créé en 2012 et compte aujourd'hui une vingtaine de membres. Outre les enfants des villages environnants, on compte également des membres de Straža, un village de Kosovsko Pomoravlje, parmi lesquels figure le champion d'Europe de para-athlétisme sur 400 mètres, Ivan Cvetković. Il a réalisé un exploit exceptionnel lors de la compétition « Jesolo 2024 WPA Grand Prix - Italian Open », en remportant la médaille d'or du 400 mètres. Cvetković a impressionné par sa vitesse et son adresse, réalisant un temps record de 51,49 secondes.
Lire l'article
Nos actualités
25 février 2025
Coup de projecteur sur Myriam Bergerot, professeur aussi passionné qu'inspirant, dont l'initiative de l'action des cartes de vœux aux enfants du Kosovo-Métochie a apporté une lumière d'espoir supplémentaire au convoi d’hiver. Solidarité Kosovo: Quel est votre nom, fonction et parcours? Myriam Bergerot: Je m’appelle Myriam Bergerot, j’ai 36 ans, je suis mariée et j’ai 5 enfants. Je suis enseignante en Histoire et en Géographie, au collège. J’ai fait des études de lettres modernes et de sciences politiques, puis je me suis spécialisée en faisant un master d’Histoire médiévale à la Sorbonne. S.K.: Où se trouve l’école dans laquelle vous enseignez et quel est son effectif ? M. B.: Je travaille depuis bientôt 5 ans au Cours Bienheureux Charles d’Autriche (BCA), à Angers. C’est un collège hors-contrat catholique, qui fait partie du réseau des écoles libres. Il accueille 83 élèves, avec 4 classes par niveau, de la 6e à la 3e. Nous sommes situés à la périphérie d’Angers, à mi-chemin entre la ville et la campagne ; notre cours de récréation est très agréable et jouxte un immense verger, mais nous cherchons activement des locaux pour nous agrandir. En effet, le système scolaire français est aujourd’hui en pleine déliquescence et nous ne pouvons malheureusement pas, en l’état actuel des choses, accueillir toutes les familles qui frappent à notre porte afin que leurs enfants puissent recevoir une bonne instruction, tout en grandissant sainement. S.K.: Comment avez-vous connu Solidarité Kosovo ? M. B.: J’ai découvert le drame du Kosovo il y a plusieurs années, en lisant le livre du colonel Hogard, L’Europe est morte à Pristina ; j’ignorais tout de ce qu’il se passait là-bas (j’avais 10 ans en 1999) et j’ai eu un vrai choc de réaliser que les dirigeants européens avaient pu cautionner tout cela. Je crois bien que c’est le silence médiatique assourdissant régnant autour du sort de la population serbe du Kosovo qui m’a le plus révoltée. J’ai ensuite entendu parler de votre documentaire « Kosovo, une chrétienté en péril » (en libre accès sur youtube, merci !) dans une revue, sans doute le Figaro Histoire ; il est extrêmement bien fait, et c’est par lui que je suis arrivée jusqu’à vous ! S.K.: Qui a été à l’initiative de votre action scolaire en faveur des enfants des enclaves du Kosovo" ? M. B.: J’enseigne en classe de 4e et en cours de géographie, nous étudions chaque année un chapitre sur l’Europe. Je trouve important de continuer à enseigner la géographie culturelle, c’est pourquoi nous avons travaillé sur la diversité religieuse du continent ; c’est dans ce contexte que j’ai souhaité montrer à mes élèves votre documentaire. Ils ont été très intéressés, mais aussi impressionnés par la profonde injustice subie par les Serbes sur leur propre terre. S.K.: Quelle action a été mise en œuvre ? M. B.: Comme nous étions dans la période de l’Avent et dans la préparation spirituelle de Noël, j’ai souhaité que les élèves réalisent quelque chose de concret pour soutenir les Serbes du Kosovo, en particulier les jeunes de leur âge. Je leur ai donc proposé de réaliser des cartes de vœux, afin qu’elles soient distribuées dans une école lors de votre traditionnel convoi de Noël. S.K.: Quel en est son sens ? M. B.: En cette période de Noël, j’ai voulu que mes élèves se tournent vers des jeunes moins favorisés qu’eux, qu’ils expérimentent la fraternité concrète qui devrait exister entre tous les Chrétiens. Je pense par ailleurs que le pire qui puisse arriver, pour les peuples persécutés, c’est de tomber dans l’oubli ; en temps que professeur d’Histoire, je sais combien la mémoire est importante, c’est pourquoi j’ai voulu que les collégiens de BCA montrent aux Chrétiens du Kosovo que l’on pensait à eux et que l’on savait ce qu’ils enduraient. S.K.: Dans un contexte mondial très fragile pour les Chrétiens, pourquoi avoir choisi de s’intéresser aux Serbes du Kosovo ? M. B.: En effet, beaucoup de Chrétiens sont persécutés dans le monde ; c’est même je crois la religion la plus persécutée… Nous connaissons le sort tragique des Chrétiens d’Orient, celui de ces Chrétiens des Balkans, en plein cœur de l’Europe, l’est beaucoup moins il me semble. Il est pourtant important de le faire connaître, tout d’abord pour réparer une grave injustice (dont l’Europe est en partie responsable), mais aussi parce que les Serbes du Kosovo sont proches de nous géographiquement ; la discrimination qu’ils subissent en raison de leur Foi peut créer un précédent et faire ensuite tache d’huile en Europe. Si nous fermons les yeux sur eux aujourd’hui, serons-nous en mesure demain de protéger les Chrétiens de France, qui sont eux aussi de plus en plus invisibilisés dans leur propre pays et qui deviennent très clairement minoritaires ? S.K.: Auriez-vous à votre tour en tant qu’institutrice un message à transmettre à vos collègues des enclaves du Kosovo ? Mes chers collègues font le plus beau métier du monde. C’est un métier vital pour leur pays, puisqu’ils préparent l’avenir en formant la jeunesse. Qu’ils ne se découragent jamais de transmettre ce qui a fait et qui fait encore la grandeur du Kosovo ; tant que la petite flamme de la culture serbe brillera dans le cœur et dans les yeux de leurs élèves, leur pays vivra. Malgré les persécutions.
Lire l'article
Nos actualités
11 février 2025
Les élèves du cours Bienheureux Charles d'Autriche ont participé à une belle initiative pour célébrer les fêtes de fin d’année. Sous la houlette de leur professeur, Myriam Bergerot, ils ont confectionné des cartes de vœux originales, agrémentées de messages chaleureux pour souhaiter un joyeux Noël ainsi que tous leurs vœux de santé et de paix aux enfants du Kosovo-Métochie. Remises par nos volontaires lors du convoi d’hiver, ces précieuses correspondances ont été accueillies sur place avec une émotion palpable. Un message de solidarité et de fraternité Ce matin, il y a du givre sur les vitres de la classe. A l’école de Kamenica, on attend une livraison spéciale. L’impatience grandit du côté des élèves de Monsieur Dimitrijevic qui poursuit, impassible, le cours de français dont il est l’enseignant. On frappe à la porte de la classe. Ce sont les bénévoles de Solidarité Kosovo qui s’étaient annoncés la veille. Les élèves se lèvent comme un seul homme en signe de respect avant même que la porte s’ouvre. Les jeunes français entrent les bras chargés de fournitures scolaires. Frémissement dans les rangs. Les cartons s’empilent sur l’estrade et les bénévoles s’alignent naturellement les uns à côté des autres offrant en guise de premier contact un sourire large et chaleureux aux élèves serbes un peu plus intimidés. Sterenn, notre volontaire venue de Bretagne, remet à M Dimitrijevic le contenu de son sac à dos. « Voici Monsieur un colis atypique, beau et précieux venu tout droit de France à l’attention de vos élèves ». Le professeur incline délicatement la tête en signe de remerciements et dans un silence de plomb découvre les cartes de vœux. Déjà, ses yeux sont embués. Bons Baisers d’Angers Au compte-goutte, le professeur distribue les cartes après les avoir contemplées, retournées et admirées. A leur tour, les élèves s’enthousiasment des couleurs, des formes, des textures et de la créativité dont ont fait preuve leurs camarades français dans la réalisation de ces cartes de vœux. « C’est très joli ! c’est comme un bijou pour moi, merci beaucoup ! » confie Anastasia faisant monter le rose à ses jolies joues. Chacun est invité à lire sa carte. Séquence émotion. Certaines voix tremblent, d’autres vibrent. Toutes expriment une émotion intense. Boris a son tour s’exprime:« Cette carte, elle est belle et elle a aussi un beau message. C’est la preuve que l’on n’est pas abandonné de tous, que quelqu’un prie aussi pour nous. » Très émus par ce geste inattendu, d’un commun accord, les élèves et M Dimitrijevic ont choisi de décorer les murs de leur classe avec les cartes de vœux venus de France afin d’être entourés tout au long de l’année de l’empathie, de la tendresse et de l’espoir exprimés par les élèves du cours Bienheureux Charles d'Autriche. La sonnerie retentit. C’est la fin des cours. Avant que les élèves ne quittent la classe, Monsieur Dimitrijevic n’a qu’un seul prérequis pour demain: rapporter le plus joli cadre de la maison ! Comme promis aux élèves de Kamenica et à leur professeur, Solidarité Kosovo se fait l’écho de leur profonde reconnaissance et leur transmets toutes leurs plus belles pensées.
Lire l'article
Nos actualités
13 novembre 2024
En collaboration avec une compagnie de théâtre belgradoise, Solidarité Kosovo lance la troisième édition de la campagne d’initiation au théâtre en milieu scolaire visant à familiariser les enfants avec le spectacle vivant et à travers ses pratiques, améliorer les apprentissages notamment langagiers. Une occasion inespérée d’assister à une pièce L’ambiance est à la fête dans l’école de Gracanica. Dans la cours de récréation, des élèves tanguent en discutant fort. « C’est où le théâtre ? », entend-on à droite. « Dans la classe des CM2 ! », répond-on à gauche. Ils se pressent dans les couloirs pour arriver premiers devant la porte « comme jamais ils ne l’avaient fait auparavant », s’amuse Sanela, leur maitresse. A l’intérieur, la vedette du jour, Milan, à l’air d’un conférencier ou d’un professeur, il est en réalité comédien. En veston, chemise et blues jean, il accueille les élèves d’une voix grave et chaleureuse, les bras ouverts, invitant à s’installer. Deux blocs de chaises séparés font office de lieux d’assises pour cette représentation exceptionnelle réservée aux classes de primaire et de secondaire. Le jeune public est en place, la troupe fait son entrée. Frémissements dans les rangs. Le spectacle commence. Durant une heure trente, les élèves sont restés médusés devant la performance des artistes. « C’est la première fois que j’assiste à une pièce de théâtre. C’est une belle expérience, comme un voyage » confie timidement Sofia. Le théâtre fait grandir Les impressions des spectateurs sont unanimes et partagés par les enseignants. « La pratique du théâtre en milieu scolaire n’est pas juste divertissante, elle est également bénéfique sur plusieurs niveaux, notamment celui du langage et de la construction de l’enfant », souligne la maitresse Dijana. Après la pause déjeuner, tous se retrouvent au même endroit mais pas au même poste. « C’est le moment d’inverser les rôles. En scène les enfants ! » se réjouit Milan. Articulation, hauteur de voix et ton donné, les comédiens en herbe s’imprègnent des précieux conseils de leur metteur en scène. Curieux, amusés et enthousiastes, ils s’essaient sur une tirade de Cyrano traduite en serbe : « « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! » En enfilade, les enfants interprètent plein poumons puis pouffent de rire et haussent les épaules. Suivant ! Comme lors des précédentes éditions, l’initiation au théâtre en milieu scolaire s’est déroulée dans un climat studieux et convivial pour le plus grand bonheur des enfants. Les professeurs remarquent que la confiance en soi et l’estime de soi sont les premiers gains personnels qui découlent de cette pratique. « Les enfants se construisent au travers de cette expérience dont ils se souviendront toute leur vie. Ils prennent confiance en eux au travers de l’émulsion de groupe, de projet. » En plus de participer à leur développement, cette opération contribue à restaurer la fierté de ces enfants habitués à être relégués dans les enclaves à des citoyens de seconde zone.
Lire l'article
Nos actualités
09 octobre 2024
Début septembre. Alors que la rentrée approchait au Kosovo pour les 15.000 élèves serbes, les familles les plus modestes comptaient leurs sous. Afin de les soutenir, Solidarité Kosovo a reconduit l’opération « Cartables solidaires » pour la troisième année consécutive. Cartables, trousses, stylos, feuilles, cahiers, calculatrices, … d’une valeur d’environ 10.000€ ont été distribués aux élèves issus des foyers les plus fragiles pour leur offrir un meilleur départ. Succès de la 3e édition « Quasiment tout est parti en une heure », se réjouissent Milovan et le Père Stevo qui avaient passé deux semaines entières à l’entrepôt humanitaire de Gracanica pour réunir, trier et préparer les kits scolaires gratuits à destination de 120 familles des enclaves sélectionnées sur critères sociaux. Parmi les bénéficiaires, Tea, élève et originaire de l’enclave de Novo Brdo où se déroule la distribution, est venue avec son frère Marko. Ils sont surpris de recevoir, en plus du cartable, des cahiers, une trousse, crayons, un tube de colle… « L’année dernière, ma cousine m’avait fait cadeau de son cartable mais depuis il s’est déchiré », confie Tea en regardant amoureusement son nouveau sac. « Maman et papa vont être soulagés » assure-t-elle le regard pétillant derrière ses petites lunettes rondes. Rentrée scolaire, une épreuve pour les familles Car qui dit rentrée dit dépenses. Pour les familles des enclaves qui vivent toutes dans une grande précarité, l'achat d'un cartable est une dépense importante voire parfois impossible. Dans ces foyers, la rentrée scolaire est vécue comme une pression supplémentaire. En leur offrant un cartable, les enfants reçoivent plus qu'un simple objet matériel. C’est en réalité toute la famille qui bénéficie d’une aide. Les enfants équipés d’un cartable et de l’indispensable scolaire sont plus enclins à être motivés et engagés dans leur apprentissage. Ils se sentent égaux à leurs camarades. De plus, la charge financière des parents en difficulté est nettement allégée. Merci aux donateurs Comme nous l’avions promis aux familles bénéficiaires de l’opération « Cartables Solidaires », Solidarité Kosovo se fait l’écho de leur reconnaissance. Maman de trois enfants inscrits en primaire, Divna a souhaité témoigner sa gratitude: « Un cartables, des crayons, sont peut-être ailleurs des objets insignifiants… mais pour nous, ici, cela fait une grande différence dans notre vie quotidienne. Grâce à ce don, nous avons affronté l’épreuve de la rentrée scolaire avec dignité. Il est difficile d’exprimer à quel point chaque cartable compte, chaque geste de solidarité compte. À travers eux, vous nous apportez l’espoir, la compassion et le soutien dont nous avons tant besoin. Chers donateurs de Solidarité Kosovo, soyez-en vivement remerciés », termine-t-elle les yeux embués de larmes.
Lire l'article
Nos actualités
25 septembre 2024
Lundi 2 septembre. À Lepina, les cœurs sont en joie. Les élèves et enseignants de l'établissement "Vuk Karadžić" font leur rentrée dans une école complètement rénovée. L’aboutissement d’un chantier de réhabilitation de 72.000 euros. Il est 8 h 20 et les premiers enfants arrivent dans la cour de l’école. Les camionnettes des artisans ont disparu et laissent le champ libre à une centaine d'élèves qui découvrent leur école rénovée. Un grand moment d’émotion pour les petits, ainsi que pour la directrice Zorica Talić. «C’est un mélange de fierté, d’enthousiasme et de soulagement», confie-t-elle. En six mois, l’ancien bâtiment a été totalement rénové pour offrir plus de sécurité et de confort. Le coût de l’ouvrage s’élève à 72000 euros et aura permis le remplacement de la menuiserie, de la toiture, des toilettes, des installations électriques et la réfection complète du gymnase. Plus de sécurité, plus de confort « Avant, nous faisions classe dans des salles délabrées aux vitres cassées, aux murs fissurés et infiltrés d’eau. C’était insalubre. On était tout le temps malades, grands comme petits. Nous terminions l’école dans un sale état : les yeux gonflés, le nez qui coule et la gorge enrouée » se rappelle Anja, enseignante, les larmes aux yeux. « Je suis émue de redécouvrir mon école, saine et belle » ajoute-t-elle. Mutualisation des locaux scolaires Les travaux menés sur le bâti scolaire de Lepina ont développé non seulement la qualité mais aussi la capacité d’accueil avec des espaces neufs et inoccupés. Une vacance qui a fait germer l’idée d’accueillir de nouveaux usagers dans l’école. C’est ainsi que l’établissement préscolaire « Sunce » occupera une partie des locaux scolaires disponibles pendant que le lycée agricole profitera lui aussi des nouvelles installations du gymnase.Cette mise en commun symbolise une volonté de partager au plus grand nombre les bénéfices de la rénovation de l’école. Elle est l’expression d’une solidarité très forte qui existe entre les écoles serbes du Kosovo. Elles qui avaient été précipitées dans le chaos après la guerre et la mainmise de Pristina sur le patrimoine scolaire. Grâce à cette entraide et au soutien indéfectible de Solidarité Kosovo, les établissements scolaires se relèvent les uns après les autres pour accomplir la plus grande des missions, préparer l’avenir serbe au Kosovo. La 53e école rénovée par Solidarité KosovoL’éducation est une priorité absolue pour Solidarité Kosovo. Main dans la main avec le diocèse du Kosovo, elle agit depuis 13 ans au service de l’enfance et de l’éducation - au service du renouveau et de la continuité- à travers l’opération de rénovation des établissements scolaires. Depuis la première école rénovée à Straža en 2012 jusqu’à celle tout récemment réhabilitée de Lepina, 53 infrastructures scolaires ont bénéficié de l’aide de Solidarité Kosovo pour permettre aux petits chrétiens de s’instruire dans de conditions sûres, dignes et décentes. Plus qu’une écoleDans le contexte des enclaves du Kosovo, l’école n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, c’est un lieu de vie et de culture. Elle représente un «refuge » où les enfants se sociabilisent et brisent leur isolement en retrouvant leurs camarades. C’est aussi un lieu de transmission de l’histoire, de la culture chrétienne et de langue serbe qui sont en passe d’être gommées au Kosovo. Pour toutes ces raisons, l’école dans les enclaves du Kosovo est précieuse car elle représente à la fois une bouffée d’oxygène pour les enfants et une promesse d’avenir pour leur communauté.
Lire l'article
Nos actualités
11 septembre 2024
Comme chaque année depuis maintenant douze ans, Solidarité Kosovo offre des vacances à quarante-deux enfants des enclaves serbes du Kosovo. Choisis sur des critères de pauvreté et de mérite scolaire, c’est dans la joie qu’ils découvrent la mer pour la première fois au Monténégro. Pourtant, de mauvaises nouvelles sont venues troubler ces vacances. Le car serpente sur les routes sinueuses entre le Kosovo et le Monténégro. À son bord, quarante-deux enfants et leurs accompagnateurs se sont levés très tôt le matin pour entreprendre ce long voyage. Pourquoi le Monténégro ? Pour ses paysages grandioses, pour sa langue, similaire à celle des voyageurs, pour son patrimoine culturel, mais aussi parce que les Serbes n’ont pas besoin de passeport pour s’y rendre. Parce que ces voyageurs ne sont pas n’importe qui. Ce sont des enfants du Kosovo et de Métochie qui vont passer leurs premières vacances à l’étranger, leur premier séjour au bord de la mer. Dans le bus, les encadrants ne regardent plus l’extérieur par la fenêtre, mais la réaction des enfants qui la découvrent pour la première fois. Entre les montagnes les reflets font briller l’Adriatique sous le soleil. Découvrir la mer Bouche bée, les visages collés contre les vitres, les jeunes chrétiens voient la grande étendue d’eau salée se rapprocher jusqu’à ce qu’il soit temps de descendre du bus. Arrivés à l’hôtel, la fébrilité gagne le groupe. Les accompagnateurs rompus à l’exercice organisent les prochaines étapes. Il faut répartir tout ce petit monde dans les chambres et distribuer à chacun un sac contenant des affaires de plage, quelques vêtements, de la crème solaire, une casquette... Les enfants se dépêchent de prendre possession de leurs chambres, de ranger leurs affaires et d’enfiler leur maillot de bain. Puis, à la file indienne, ils se dirigent à pas décidés vers le bord de mer. Ceux qui savent nager n’attendent pas et se jettent à l’eau. Pour les autres, première leçon de natation ! Ils se tiennent du bout des bras à des flotteurs reliés par une corde pour apprendre à flotter, puis à battre des jambes, puis à lâcher pour avancer. Ils ne feront pas la course, mais ils peuvent déjà profiter des joies de la baignade. Le séjour commence sous les meilleurs auspices et rien ne saurait ternir cette semaine de vacances tant attendue et tellement méritée. Pourtant, des appels inquiétants auront raison de cette tranquillité. Des actes de malveillance Les parents des participants à la classe de mer ont reçu des coups de téléphone sinistres et menaçants. Des inconnus les ont appelés pour leur dire qu’ils savaient où se trouvaient leurs enfants et qu’ils pouvaient craindre le pire. Une fois prévenus, les organisateurs ont porté l’affaire devant la police monténégrine qui a ouvert une enquête, qui est venue à l’hôtel s’assurer que les jeunes n’étaient pas en danger et assurer la surveillance du reste du séjour. Rassuré, le groupe a pu reprendre le fil de ses activités sous la vigilance accrue des volontaires de Solidarité Kosovo. C’est dans ces conditions que la création d’équipes pour le tournoi sportif prend un autre sens. Composés d’enfants de tous les âges, les aînés veillent sur les plus jeunes et gardent en permanence un œil sur eux. C’est une sécurité supplémentaire qui a permis le bon déroulement des épreuves. Des olympiades effrénées ! Il est hors de question de se laisser abattre par les mauvaises nouvelles. Chaque équipe, soudée et déterminée, a redoublé d’efforts pour remporter la course de relais, le parcours d’obstacles, le sprint et tous les autres défis du tournoi. Ces jeux sont l’occasion de mieux connaître ses camarades venant d’autres enclaves du Kosovo. Il ne s’agit pas seulement de savoir qui court vite, qui est fort, qui lance loin, mais surtout de créer dans l’effort de la compétition des liens de camaraderie et d’amitié qui dureront une fois rentrés chez eux. Car c’est une des raisons d’être de la classe de mer : offrir aux jeunes un cadre pour se rencontrer, échanger et agrandir un peu leur horizon. Cela passe également par des excursions dans toute la baie à la découverte de son histoire et de son patrimoine culturel et géographique. Culture et histoire Malheureusement, la traditionnelle visite du sous-marin yougoslave n’est plus possible car le musée a fermé ses portes. Qu’à cela ne tienne, les organisateurs ont plus d’un tour dans leur sac et ils ont réservé une jolie surprise aux enfants. Dans le centre-ville de Kotor et ses ruelles pavées où l’histoire résonne depuis au moins la présence des Romains, entre les palais centenaires et les églises millénaires, se trouve le départ du téléphérique. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que les petits Serbes ont grimpé tour à tour à bord des nacelles pour entreprendre l’ascension du mont Lovcen. Au bout d’une dizaine de minutes, ils arrivent au sommet. La vue imprenable sur la baie de Kotor offre une perspective nouvelle à ceux qui ne la connaissaient que depuis la vallée. Des souvenirs inoubliables Personne ne veut repartir sans prendre une dernière photo alors que le soleil commence à disparaître derrière les montagnes et que sa lumière orangée colore la mer en contrebas. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et déjà arrive le temps de la dernière soirée. Autour d’un repas traditionnel, on se rappelle de meilleurs moments du séjour, des exploits sportifs des uns et des prestations théâtrales des autres ; on échange les numéros de téléphone pour rester en contact une fois de retour au Kosovo ; on souhaite que la soirée ne se termine jamais et que ce moment de paix, malgré les menaces téléphoniques et le sentiment d’insécurité qui en a découlé, se poursuive encore quelques heures avant d’entreprendre le chemin du retour. Si Solidarité Kosovo a emmené six cents enfants au bord de la mer depuis ces douze dernières années, c’est grâce au soutien indéfectible de ses donateurs qui, été après été, offrent le séjour à des jeunes méritants et courageux. Cette bouffée d’air frais dans leur quotidien souvent difficile est une grande joie qui, même si elle est éphémère, donne un souffle nouveau à l’année suivante, sublimée par des amis précieux et des souvenirs inoubliables. Merci aux donateurs de Solidarité Kosovo qui garantissent le succès de cette opération historique de l’association. Les sourires de tous les enfants leur sont dédiés. Hvala puno, merci beaucoup !
Lire l'article
Non classifié(e)
21 mai 2024
Qui a dit que le folklore était ringard ? Certainement pas les Serbes du Kosovo qui chérissent la pratiquent des danses traditionnelles au sein des KUD- Kulturno Umetničko Društvo [Association Culturelle et Artistique] à qui, comme par le passé, Solidarité Kosovo a accordé un nouveau don de 15.000€ pour le développement des activités de folklore dans les enclaves du Kosovo-Métochie. Zoom sur le groupe folklorique de Kosovo Polje qui fait partie de la nouvelle tranche de bénéficiaires. Danser ensemble renforce la cohésion des jeunes Serbes La ronde de danse est en « chabadaba »composée en alternance de garçons au port de tête altier et de filles aux longues tresses nouées en chignon. Sans jamais se départir d’un large sourire, ils exécutent, main dans la main, une chorégraphie parfaitement synchronisée laissant s’envoler quelques Opa !d’allégresse.La musique traditionnelle qui les accompagne et les costumes locaux dont ils sont fièrement parés ajoutent au spectacle une dimension historique puissante.Après une heure et demie de répétition intensive, la troupe s’accorde une pause. Mila, 14 ans, en profite pour lier conversation : « Faire vivre les traditions, porter le costume et l’esprit de groupe. Voilà les raisons qui m’ont poussé à m’inscrire au folklore. »Son professeur de danse et directeur de l’association Dragan ajoute avec émotions :« Notre troupe folklorique, c'est bien plus qu'un club de danse. Trente jeunes se retrouvent ici trois fois par semaine. La plus jeune à 11 ans, le plus âgé 22 ans. Pour nos jeunes, le folklore c'est un vrai moyen de s’évader du quotidien et de briser leur isolement. Ça leur permet de passer du bon temps ensemble ». Le folklore multiple Rires, ambiance chaleureuse, la convivialité est effectivement palpable !Ce qui rend le folklore très populaire c’est le fait de lier amusement et culture.Les danses folkloriques sont issues d’une culture populaire qui rassemble un ensemble de savoirs venant du passé. Sous la période ottomane, les danses étaient calmes, sans bruit, en silence puis à la libération elles sont devenues gaies et vives. En fonction des périodes dont elles se réfèrent, les danses folkloriques peuvent exprimer la joie, la dignité, la retenue, la fierté, la nostalgie mais aussi l’accablement. Les danses folkloriques ont interprété l’histoire serbe tout comme la géographie du pays. A chaque région de Serbie, sa chorégraphie !Les racines profondes et diverses des danses traditionnelles serbes vivent et fédèrent grâce au folklore. Au rythme des concours La vie du club folklorique de Kosovo Polje est rythmée par les concours organisés tout au long de l’année.Ils sont l’occasion pour le club de se mettre à l’épreuve et d’améliorer ses performances. Au-delà de la compétition sportive qu’ils supposent, les concours permettent l’évasion, la rencontre et le rayonnement de son savoir-faire. A l’aube de ses 16 ans Mateja dit adorer les concours : « J’aime prendre le car avec mes copains et mes professeurs, sortir de mon enclave pour découvrir une ville. Ce qui me plait aussi, c’est l’esprit de compétition qu’on ressent sur place : quand chaque troupe folklorique monte sur les planches et donne le meilleur d’elle-même. On travaille toute l’année pour montrer que nous aussi au Kosovo nous avons du talent, de la technique et de l’ambition !» Afin de permettre aux trente jeunes étoiles traditionnels de briller de tous leurs feux en compétition nationale, Solidarité Kosovo a accordé un don de 15000€ au développement des activités qui en sont liées. Le kolo fait partie du patrimoine mondial de l’UnescoC’est une décision historique pour la Serbie ! Le Kolo estinscrit depuis le 7 décembre 2017 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.Dans son communiqué, l’institution présente sa décision : « Le kolo est une danse populaire collective traditionnelle, exécutée par des danseurs évoluant autour d’un cercle, main dans la main. » Cette distinction apporte un soutien aux acteurs publics et associatifs serbe qui œuvrent à préserver et transmettre cette danse traditionnelle aux nouvelles générations.Alors on danse… le Kolo ?Lors de son inscription sur la liste du patrimoine immatériel mondial, l’Unesco a présenté le Kolo comme étant « exécuté au rythme de la musique à l’occasion de rassemblements privés et publics, auxquels participent l’ensemble des membres de la communauté locale.[…] »La popularité du Kolo est telle qu’il ne se passe pas de mariage, baptême, naissance, anniversaire ou autre fête sans que les notes du Kolo ne retentissent. Il faut voir la farandole se défaire en spirale au rythme de l’accordéon. Personne ne résiste à l’appel du Kolo, le joyeux ballet entraine tous les publics sur son passage, des 0 à 99 ans ! De plus, si des notes de pipeau ont le bonheur de se joindre à la célébration alors celle-ci peut durer jusqu’aux aurores ! Kosovo Polje, haut-lieu de l’Histoire médiévale et contemporaine C’est un lieu chargé de symbole qui a vu se dérouler la plus importante bataille de l’histoire de la Serbie ainsi que de l’Europe médiévale. C’est à Kosovo Polje que se trouve le fameux « champ des Merles » où en 1389 eut lieu l’affrontement entre l’armée belligérante de l’Empire ottoman et l’armée serbe conduite par le prince Lazar. Ce fut une défaite pour les Serbes. Le prince Lazar y perdit la vie ainsi que la quasi-totalité de la noblesse serbe. A Paris, les cloches de Notre-Dame ont sonné le glas à la demande du roi Charles VI. S’en suivirent cinq siècles pour les Serbes à supporter la férule turque. En raison de cette charge historique, ce lieu est devenu mystique dans l’imaginaire collectif serbe. Témoin des vicissitudes de l’histoire, le village de Kosovo Polje a été décimé par une pluie d’attaques, de pillages et d’incendies lors des pogroms antichrétiens de mars 2004. Quelques années plus tard, alors que des Albanais se sont appropriés les terres des réfugiés, une poignée de famille s’est résous à réinvestir les lieux et à reprendre possession des terres de leurs ancêtres. Grâce à cette dizaine de familles, les Serbes étaient de retour à Kosovo Polje après une absence inédite d’une décennie.
Lire l'article
Nos actualités
24 octobre 2023
C’est la deuxième édition du genre lancée par Solidarité Kosovo : durant une semaine, une troupe de comédiens s’est produite au Kosovo devant un parterre d’écoliers. Une belle occasion pour les enfants des enclaves d’accéder au spectacle vivant dont ils sont privés le reste de l’année. Une tournée de sept jours avec deux représentations quotidiennes L’aventure « Du théâtre pour les enfants des enclaves » a démarré en 2019. D’emblée, le public a été conquis et n’a cessé depuis d’en redemander ! Un vœu qui a fini par être réalisé cet automne lorsque la chariote du théâtre ambulant a repris la route pour une tournée de sept jours rythmée par deux représentations quotidiennes. Une expérience magique Aleksandar Dunić est l’interprète Milos Obilic, personnage principal d’une des deux pièces du spectacle. Il parle avec humour de sa myopie qui l’empêche de distinguer les visages des enfants lorsqu’il conte sans ses lunettes. Très corporel dans son interprétation, il grimpe sur les chaises, s’assoit, se met debout… « Lors de notre première représentation dans l’école primaire « Miladin Mitić » située dans l’enclave de Gracanica, j’ai remarqué tout au fond de la classe un visage écarlate. Mais flou, pour moi, puisque je n’ai pas mes lunettes. Ses camarades riaient du plaisir de me voir faire des choses pas autorisées. À la fin de ma pièce, l’institutrice m’a dit que c’était la première fois qu’elle voyait rire, et même sourire, cet enfant au visage marqué. » Cette anecdote touchante montre bien que le spectacle vivant est une expérience unique qui éveille et réveille les sens. Cette émotion éprouvée et manifestée représente un beau cadeau tant pour le comédien que pour l’enfant qui en gardera un souvenir impérissable… voilà tout le sens de cette opération culturelle dans les enclaves du Kosovo. Divertir et éveiller En plus du divertissement qu’elle procure, la pièce de théâtre a également un intérêt pédagogique. Pour Milan Bosiljčić, comédien et dirigeant de la troupe, le théâtre est une superbe porte d’entrée sur la culture: « Initier les enfants au théâtre c’est les inscrire dans une démarche culturelle en les invitant à développer leur sensibilité, leur sens de l’observation et leur esprit critique. Espérons que notre tournée aura fait naitre chez notre jeune public une envie de pratiquer cette activité extraordinaire qui leur permettra d’apprendre à bien s’exprimer et à stimuler leur mémoire. » Couronnée de succès, la deuxième édition « Du théâtre pour les enfants des enclaves » a dépassé tous les espoirs. Une belle fin qui appelle une suite. En attendant chapeau les artistes et applaudissements pour les petits spectateurs !
Lire l'article
Nos actualités
10 octobre 2023
Depuis la rentrée, les écoles de Tomanac et Rajanovac résonnent à nouveau du bruit des cris des enfants à la récréation. Après un trimestre de travaux d'agrandissement et de réhabilitation, les établissements ont fait peau neuve et accueillent les écoliers toujours plus nombreux dans un environnement désormais sain et sécuritaire. De nombreux aménagements Des classes supprimées, une école qui ferme, trahissent bien souvent le déclin d’un village. A l’inverse, une rénovation, des travaux d’agrandissement d’un établissement scolaire traduisent à la fois la vitalité démographique d’une enclave et le soutien qui lui est manifesté. Ainsi en est-il de deux communes situées dans la zone Est de la province appelée Kosovsko Pomoravlje, qui peuvent revendiquer aujourd’hui de belles écoles rénovées après plusieurs mois de travaux. L’ensemble des locaux ont subi une importante cure de rajeunissement. Comme l’école primaire de Tomanac, vieille de 70 ans, qui fait partie du patrimoine du village. Si bien que le jour de l’inauguration des travaux, nombre d’habitants se sont rejoint spontanément aux abords de l’école. On pouvait entendre « Ça ne nous rajeunit pas, mais ça rajeunit la mémoire » ou encore « c’est quand même ici que j’ai appris à lire. C’est ici le début de la vie ». Dans les deux écoles, la plomberie, l’électricité, les finis intérieurs et la peinture ont été entièrement refaits. Les poêles à charbon ont été remplacés par un chauffage central. A l’extérieur, une vaste cour de récréation, une façade repeinte à neuf, de grandes baies vitrées inondant de lumière des salles de cours plus spacieuses, etc. voilà tout ce qui a plu aux petits élèves et qui a réjouit les institutrices. «C'est le jour et la nuit » Une réhabilitation qui est également accueillie avec enthousiasme par les parents d'élèves de l’école primaire « Trajko Peric » à Rajanovac. «L'ancienne école était vétuste et l’hiver il y faisait un froid glacial. Là c'est le jour et la nuit. Regardez, les enfants se précipitent en classe sans même nous dire au revoir », s'amuse Tamara, maman d'un écolier de neuf ans. Il est l’un des quatorze écoliers que compte cette école construite en 1967 sous l’impulsion et les moyens des habitants du village. «Après avoir passé deux décennies à enseigner dans des bâtiments lugubres, nous célébrons aujourd’hui, la rénovation de notre école grâce au soutien de Solidarité Kosovo et aux fonds investis», confie visiblement émue l’institutrice du village avant de poursuivre. « Il n'y a de plus belle réalisation dans un village que celle d'investir pour créer les meilleures conditions d'éducation des générations futures, pour leur donner les meilleures chances de réussir, de bien grandir, de bien apprendre ». 11 ans de l’opération de rénovation des écoles Une conviction partagée par Solidarité Kosovo qui a fait de l’éducation une priorité d’action. Grâce à un investissement de 110.000 euros, la rénovation des écoles de Tomanac et Rajanovac permettra aux 38 élèves d'évoluer et de grandir dans un environnement des plus propices à l'apprentissage, à la socialisation et à l'épanouissement. Ce chantier humanitaire, devenu traditionnel, est reconduit pour la 11e année consécutive grâce à la mobilisation fidèle des donateurs de Solidarité Kosovo.
Lire l'articleActualités

Nos actualités
Grâce à Solidarité Kosovo le club d’athlétisme de Priluzje est une pépinière de champions20 mai 2025
Le club d'athlétisme de Priluzje n’en finit pas d’aligner ses champions ! Après une médaille d’or remportée aux jeux paralympiques en Italie, deux jeunes Serbes du Kosovo sont montés sur la plus haute marche du podium le 23 février à Belgrade lors du championnat national. Des titres de n°1 qui récompensent les efforts des athlètes et également le soutien apporté par Solidarité Kosovo en faveur du club de Priluzje depuis plus de dix ans. Ne jamais oublier d'où l'on vient À Priluzje, un village près de Pristina, vivent deux champions nationaux d’athlétisme. Uroš Mašić, tout juste titré champion de Serbie du 800 mètres, et Mihajlo Stević, le champion national dans la catégorie espoir. Uros n'a que 18 ans, il est étudiant à la Faculté des sports et de l'éducation physique de Pristina, basée à Leposavic. "L'histoire, ça s'écrit toujours dans un club pour tous les athlètes. Moi, ça fait bien 9 ans que je suis licencié à celui de Priluzje et que je m’y entraine tous les jours. Mine de rien, j’y déjà passé la moitié de ma vie". Même si, comme il le souligne, les conditions d'entraînement ne sont pas idéales à Prilužje, l'amour pour son village natale et le maillot de l'équipe nationale l'emporte. Un attachement à son village que les gens du pays lui rendent bien. « Ces mômes se sont notre fierté et pour nos enfants, des modèles. Ils sont preuve qu’on peut être Serbe du Kosovo et champion ! » s’enthousiasme le concierge du club. Une décennie de partenariat avec Solidarité Kosovo « Il y a un manque de liberté pour les Serbes au Kosovo, vous voyez comment nous vivons et où nous vivons. C'est difficile de s'entraîner ici, mais nous luttons et nous nous battons autant que possible et nous ne nous arrêterons pas », assure Uros. Dans ce combat, le champion et son club savent qu’ils peuvent compter sur le soutien de Solidarité Kosovo pour les aider à améliorer les conditions techniques des entrainements et le matériel sportif onéreux. Partenaire depuis une décennie, Solidarité Kosovo n’a eu de cesse de renforcer son engagement auprès du Club de Priluzje à travers un grand nombre de financement et de donations. La plus récente d’entre elles étant l’achat de chaussures de compétition, remises à chaque athlète en lice pour le championnat national. Un petit plus technique qu’ils n’auraient jamais pu s’octroyer. Le club d’athlétisme de Priluzje et Solidarité Kosovo ont de fortes valeurs en partage l’esprit d’équipe, le respect, la convivialité, la culture de l’effort et du dépassement. Culture de l’effort et du dépassement « Le soutien de Solidarité Kosovo représente une plus-value technique et une plus-value humaine. Ensemble nous sommes plus forts. L’aide morale et technique qui nous a été manifestée depuis tant d’années s’est transformée à la force de leurs talents et de leurs efforts. Les excellentes performances accomplies en sont la preuve ! » explique avec fierté le Président du club d’athlétisme de Priluzje, Dejan Dimitrijević. Pour ce passionné de la course, l'amour pour ce sport ne vient pas du jour au lendemain. « L’athlétisme ne fait pas partie des sports populaires car il exige beaucoup d'efforts et de sacrifices. On ne dit pas qu'on fait de l'athlétisme, mais qu'on la pratique. Il ne faut pas oublier que c’est un sport individuel, dans lequel on ne peut pas profiter, d'une certaine façon, d'une dynamique collective. On ne peut pas se cacher. Le moindre défaut dans l'investissement est immédiatement sanctionné. Si vous rajoutez à cela nos conditions d’entrainement très modestes alors il faut avoir un mental d’acier pour se construire en athlète et devenir champion !» Les entrainements ont lieu dans la salle du club. « Mais nous nous y entraînons que lorsque la météo est mauvaise, quand il pleut,… le reste du temps, les routes du village sont nos couloirs de course préférés. » Une confidence qui a dérouté plus d’un curieux qui se demandaient où les jeunes champions du Kosovo s’entrainent pour avoir d’aussi bons résultats. Porter leurs ambitions à la plus grande échelle Sur les traces de Mašić, Mihajlo Stević, un peu plus jeune que lui, est originaire de Prilužje et champion de Serbie du 800 mètres dans la catégorie des espoirs. Mihajlo étudie à la faculté de médecine de Plemetina et pratique l'athlétisme depuis six ans. « La vie au Kosovo est vraiment difficile, les jeunes quittent de plus en plus les villages pour travailler à l'étranger. Mais je me bats et je resterai ici aussi longtemps que possible, car mes racines sont ici, tout ce qui est précieux pour moi se trouve au Kosovo et j'essaierai de rester ici et de survivre », déclare le jeune champion à l’instar d’Uros. Après avoir brillés au championnat de Serbie, les deux jeunes athlètes sont déjà au travail et se concentrent sur leur prochain objectif, les championnats européens. Souhaitons-leur bon vent et… chaud devant ! Les donateurs de Solidarité Kosovo peuvent se flatter d’avoir grâce à leur générosité aider des athlètes Serbes du Kosovo à remporter trois médailles d’or et une visibilité internationale. Soyez-en infiniment remerciés ! Ivan Cvetković à fond dans la course ! Le club d'athlétisme « Prilužje » a été créé en 2012 et compte aujourd'hui une vingtaine de membres. Outre les enfants des villages environnants, on compte également des membres de Straža, un village de Kosovsko Pomoravlje, parmi lesquels figure le champion d'Europe de para-athlétisme sur 400 mètres, Ivan Cvetković. Il a réalisé un exploit exceptionnel lors de la compétition « Jesolo 2024 WPA Grand Prix - Italian Open », en remportant la médaille d'or du 400 mètres. Cvetković a impressionné par sa vitesse et son adresse, réalisant un temps record de 51,49 secondes.
Lire l'article
Nos actualités
ENTRETIEN AVEC MYRIAM BERGEROT, PROFESSEUR D'HISTOIRE25 février 2025
Coup de projecteur sur Myriam Bergerot, professeur aussi passionné qu'inspirant, dont l'initiative de l'action des cartes de vœux aux enfants du Kosovo-Métochie a apporté une lumière d'espoir supplémentaire au convoi d’hiver. Solidarité Kosovo: Quel est votre nom, fonction et parcours? Myriam Bergerot: Je m’appelle Myriam Bergerot, j’ai 36 ans, je suis mariée et j’ai 5 enfants. Je suis enseignante en Histoire et en Géographie, au collège. J’ai fait des études de lettres modernes et de sciences politiques, puis je me suis spécialisée en faisant un master d’Histoire médiévale à la Sorbonne. S.K.: Où se trouve l’école dans laquelle vous enseignez et quel est son effectif ? M. B.: Je travaille depuis bientôt 5 ans au Cours Bienheureux Charles d’Autriche (BCA), à Angers. C’est un collège hors-contrat catholique, qui fait partie du réseau des écoles libres. Il accueille 83 élèves, avec 4 classes par niveau, de la 6e à la 3e. Nous sommes situés à la périphérie d’Angers, à mi-chemin entre la ville et la campagne ; notre cours de récréation est très agréable et jouxte un immense verger, mais nous cherchons activement des locaux pour nous agrandir. En effet, le système scolaire français est aujourd’hui en pleine déliquescence et nous ne pouvons malheureusement pas, en l’état actuel des choses, accueillir toutes les familles qui frappent à notre porte afin que leurs enfants puissent recevoir une bonne instruction, tout en grandissant sainement. S.K.: Comment avez-vous connu Solidarité Kosovo ? M. B.: J’ai découvert le drame du Kosovo il y a plusieurs années, en lisant le livre du colonel Hogard, L’Europe est morte à Pristina ; j’ignorais tout de ce qu’il se passait là-bas (j’avais 10 ans en 1999) et j’ai eu un vrai choc de réaliser que les dirigeants européens avaient pu cautionner tout cela. Je crois bien que c’est le silence médiatique assourdissant régnant autour du sort de la population serbe du Kosovo qui m’a le plus révoltée. J’ai ensuite entendu parler de votre documentaire « Kosovo, une chrétienté en péril » (en libre accès sur youtube, merci !) dans une revue, sans doute le Figaro Histoire ; il est extrêmement bien fait, et c’est par lui que je suis arrivée jusqu’à vous ! S.K.: Qui a été à l’initiative de votre action scolaire en faveur des enfants des enclaves du Kosovo" ? M. B.: J’enseigne en classe de 4e et en cours de géographie, nous étudions chaque année un chapitre sur l’Europe. Je trouve important de continuer à enseigner la géographie culturelle, c’est pourquoi nous avons travaillé sur la diversité religieuse du continent ; c’est dans ce contexte que j’ai souhaité montrer à mes élèves votre documentaire. Ils ont été très intéressés, mais aussi impressionnés par la profonde injustice subie par les Serbes sur leur propre terre. S.K.: Quelle action a été mise en œuvre ? M. B.: Comme nous étions dans la période de l’Avent et dans la préparation spirituelle de Noël, j’ai souhaité que les élèves réalisent quelque chose de concret pour soutenir les Serbes du Kosovo, en particulier les jeunes de leur âge. Je leur ai donc proposé de réaliser des cartes de vœux, afin qu’elles soient distribuées dans une école lors de votre traditionnel convoi de Noël. S.K.: Quel en est son sens ? M. B.: En cette période de Noël, j’ai voulu que mes élèves se tournent vers des jeunes moins favorisés qu’eux, qu’ils expérimentent la fraternité concrète qui devrait exister entre tous les Chrétiens. Je pense par ailleurs que le pire qui puisse arriver, pour les peuples persécutés, c’est de tomber dans l’oubli ; en temps que professeur d’Histoire, je sais combien la mémoire est importante, c’est pourquoi j’ai voulu que les collégiens de BCA montrent aux Chrétiens du Kosovo que l’on pensait à eux et que l’on savait ce qu’ils enduraient. S.K.: Dans un contexte mondial très fragile pour les Chrétiens, pourquoi avoir choisi de s’intéresser aux Serbes du Kosovo ? M. B.: En effet, beaucoup de Chrétiens sont persécutés dans le monde ; c’est même je crois la religion la plus persécutée… Nous connaissons le sort tragique des Chrétiens d’Orient, celui de ces Chrétiens des Balkans, en plein cœur de l’Europe, l’est beaucoup moins il me semble. Il est pourtant important de le faire connaître, tout d’abord pour réparer une grave injustice (dont l’Europe est en partie responsable), mais aussi parce que les Serbes du Kosovo sont proches de nous géographiquement ; la discrimination qu’ils subissent en raison de leur Foi peut créer un précédent et faire ensuite tache d’huile en Europe. Si nous fermons les yeux sur eux aujourd’hui, serons-nous en mesure demain de protéger les Chrétiens de France, qui sont eux aussi de plus en plus invisibilisés dans leur propre pays et qui deviennent très clairement minoritaires ? S.K.: Auriez-vous à votre tour en tant qu’institutrice un message à transmettre à vos collègues des enclaves du Kosovo ? Mes chers collègues font le plus beau métier du monde. C’est un métier vital pour leur pays, puisqu’ils préparent l’avenir en formant la jeunesse. Qu’ils ne se découragent jamais de transmettre ce qui a fait et qui fait encore la grandeur du Kosovo ; tant que la petite flamme de la culture serbe brillera dans le cœur et dans les yeux de leurs élèves, leur pays vivra. Malgré les persécutions.
Lire l'article
Nos actualités
À Angers, les élèves jouent la carte de la solidarité11 février 2025
Les élèves du cours Bienheureux Charles d'Autriche ont participé à une belle initiative pour célébrer les fêtes de fin d’année. Sous la houlette de leur professeur, Myriam Bergerot, ils ont confectionné des cartes de vœux originales, agrémentées de messages chaleureux pour souhaiter un joyeux Noël ainsi que tous leurs vœux de santé et de paix aux enfants du Kosovo-Métochie. Remises par nos volontaires lors du convoi d’hiver, ces précieuses correspondances ont été accueillies sur place avec une émotion palpable. Un message de solidarité et de fraternité Ce matin, il y a du givre sur les vitres de la classe. A l’école de Kamenica, on attend une livraison spéciale. L’impatience grandit du côté des élèves de Monsieur Dimitrijevic qui poursuit, impassible, le cours de français dont il est l’enseignant. On frappe à la porte de la classe. Ce sont les bénévoles de Solidarité Kosovo qui s’étaient annoncés la veille. Les élèves se lèvent comme un seul homme en signe de respect avant même que la porte s’ouvre. Les jeunes français entrent les bras chargés de fournitures scolaires. Frémissement dans les rangs. Les cartons s’empilent sur l’estrade et les bénévoles s’alignent naturellement les uns à côté des autres offrant en guise de premier contact un sourire large et chaleureux aux élèves serbes un peu plus intimidés. Sterenn, notre volontaire venue de Bretagne, remet à M Dimitrijevic le contenu de son sac à dos. « Voici Monsieur un colis atypique, beau et précieux venu tout droit de France à l’attention de vos élèves ». Le professeur incline délicatement la tête en signe de remerciements et dans un silence de plomb découvre les cartes de vœux. Déjà, ses yeux sont embués. Bons Baisers d’Angers Au compte-goutte, le professeur distribue les cartes après les avoir contemplées, retournées et admirées. A leur tour, les élèves s’enthousiasment des couleurs, des formes, des textures et de la créativité dont ont fait preuve leurs camarades français dans la réalisation de ces cartes de vœux. « C’est très joli ! c’est comme un bijou pour moi, merci beaucoup ! » confie Anastasia faisant monter le rose à ses jolies joues. Chacun est invité à lire sa carte. Séquence émotion. Certaines voix tremblent, d’autres vibrent. Toutes expriment une émotion intense. Boris a son tour s’exprime:« Cette carte, elle est belle et elle a aussi un beau message. C’est la preuve que l’on n’est pas abandonné de tous, que quelqu’un prie aussi pour nous. » Très émus par ce geste inattendu, d’un commun accord, les élèves et M Dimitrijevic ont choisi de décorer les murs de leur classe avec les cartes de vœux venus de France afin d’être entourés tout au long de l’année de l’empathie, de la tendresse et de l’espoir exprimés par les élèves du cours Bienheureux Charles d'Autriche. La sonnerie retentit. C’est la fin des cours. Avant que les élèves ne quittent la classe, Monsieur Dimitrijevic n’a qu’un seul prérequis pour demain: rapporter le plus joli cadre de la maison ! Comme promis aux élèves de Kamenica et à leur professeur, Solidarité Kosovo se fait l’écho de leur profonde reconnaissance et leur transmets toutes leurs plus belles pensées.
Lire l'article
Nos actualités
De retour dans les écoles, le théâtre fait classe comble !13 novembre 2024
En collaboration avec une compagnie de théâtre belgradoise, Solidarité Kosovo lance la troisième édition de la campagne d’initiation au théâtre en milieu scolaire visant à familiariser les enfants avec le spectacle vivant et à travers ses pratiques, améliorer les apprentissages notamment langagiers. Une occasion inespérée d’assister à une pièce L’ambiance est à la fête dans l’école de Gracanica. Dans la cours de récréation, des élèves tanguent en discutant fort. « C’est où le théâtre ? », entend-on à droite. « Dans la classe des CM2 ! », répond-on à gauche. Ils se pressent dans les couloirs pour arriver premiers devant la porte « comme jamais ils ne l’avaient fait auparavant », s’amuse Sanela, leur maitresse. A l’intérieur, la vedette du jour, Milan, à l’air d’un conférencier ou d’un professeur, il est en réalité comédien. En veston, chemise et blues jean, il accueille les élèves d’une voix grave et chaleureuse, les bras ouverts, invitant à s’installer. Deux blocs de chaises séparés font office de lieux d’assises pour cette représentation exceptionnelle réservée aux classes de primaire et de secondaire. Le jeune public est en place, la troupe fait son entrée. Frémissements dans les rangs. Le spectacle commence. Durant une heure trente, les élèves sont restés médusés devant la performance des artistes. « C’est la première fois que j’assiste à une pièce de théâtre. C’est une belle expérience, comme un voyage » confie timidement Sofia. Le théâtre fait grandir Les impressions des spectateurs sont unanimes et partagés par les enseignants. « La pratique du théâtre en milieu scolaire n’est pas juste divertissante, elle est également bénéfique sur plusieurs niveaux, notamment celui du langage et de la construction de l’enfant », souligne la maitresse Dijana. Après la pause déjeuner, tous se retrouvent au même endroit mais pas au même poste. « C’est le moment d’inverser les rôles. En scène les enfants ! » se réjouit Milan. Articulation, hauteur de voix et ton donné, les comédiens en herbe s’imprègnent des précieux conseils de leur metteur en scène. Curieux, amusés et enthousiastes, ils s’essaient sur une tirade de Cyrano traduite en serbe : « « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! » En enfilade, les enfants interprètent plein poumons puis pouffent de rire et haussent les épaules. Suivant ! Comme lors des précédentes éditions, l’initiation au théâtre en milieu scolaire s’est déroulée dans un climat studieux et convivial pour le plus grand bonheur des enfants. Les professeurs remarquent que la confiance en soi et l’estime de soi sont les premiers gains personnels qui découlent de cette pratique. « Les enfants se construisent au travers de cette expérience dont ils se souviendront toute leur vie. Ils prennent confiance en eux au travers de l’émulsion de groupe, de projet. » En plus de participer à leur développement, cette opération contribue à restaurer la fierté de ces enfants habitués à être relégués dans les enclaves à des citoyens de seconde zone.
Lire l'article
Nos actualités
Des cartables pour tous !09 octobre 2024
Début septembre. Alors que la rentrée approchait au Kosovo pour les 15.000 élèves serbes, les familles les plus modestes comptaient leurs sous. Afin de les soutenir, Solidarité Kosovo a reconduit l’opération « Cartables solidaires » pour la troisième année consécutive. Cartables, trousses, stylos, feuilles, cahiers, calculatrices, … d’une valeur d’environ 10.000€ ont été distribués aux élèves issus des foyers les plus fragiles pour leur offrir un meilleur départ. Succès de la 3e édition « Quasiment tout est parti en une heure », se réjouissent Milovan et le Père Stevo qui avaient passé deux semaines entières à l’entrepôt humanitaire de Gracanica pour réunir, trier et préparer les kits scolaires gratuits à destination de 120 familles des enclaves sélectionnées sur critères sociaux. Parmi les bénéficiaires, Tea, élève et originaire de l’enclave de Novo Brdo où se déroule la distribution, est venue avec son frère Marko. Ils sont surpris de recevoir, en plus du cartable, des cahiers, une trousse, crayons, un tube de colle… « L’année dernière, ma cousine m’avait fait cadeau de son cartable mais depuis il s’est déchiré », confie Tea en regardant amoureusement son nouveau sac. « Maman et papa vont être soulagés » assure-t-elle le regard pétillant derrière ses petites lunettes rondes. Rentrée scolaire, une épreuve pour les familles Car qui dit rentrée dit dépenses. Pour les familles des enclaves qui vivent toutes dans une grande précarité, l'achat d'un cartable est une dépense importante voire parfois impossible. Dans ces foyers, la rentrée scolaire est vécue comme une pression supplémentaire. En leur offrant un cartable, les enfants reçoivent plus qu'un simple objet matériel. C’est en réalité toute la famille qui bénéficie d’une aide. Les enfants équipés d’un cartable et de l’indispensable scolaire sont plus enclins à être motivés et engagés dans leur apprentissage. Ils se sentent égaux à leurs camarades. De plus, la charge financière des parents en difficulté est nettement allégée. Merci aux donateurs Comme nous l’avions promis aux familles bénéficiaires de l’opération « Cartables Solidaires », Solidarité Kosovo se fait l’écho de leur reconnaissance. Maman de trois enfants inscrits en primaire, Divna a souhaité témoigner sa gratitude: « Un cartables, des crayons, sont peut-être ailleurs des objets insignifiants… mais pour nous, ici, cela fait une grande différence dans notre vie quotidienne. Grâce à ce don, nous avons affronté l’épreuve de la rentrée scolaire avec dignité. Il est difficile d’exprimer à quel point chaque cartable compte, chaque geste de solidarité compte. À travers eux, vous nous apportez l’espoir, la compassion et le soutien dont nous avons tant besoin. Chers donateurs de Solidarité Kosovo, soyez-en vivement remerciés », termine-t-elle les yeux embués de larmes.
Lire l'article
Nos actualités
La rentrée dans une école toute neuve25 septembre 2024
Lundi 2 septembre. À Lepina, les cœurs sont en joie. Les élèves et enseignants de l'établissement "Vuk Karadžić" font leur rentrée dans une école complètement rénovée. L’aboutissement d’un chantier de réhabilitation de 72.000 euros. Il est 8 h 20 et les premiers enfants arrivent dans la cour de l’école. Les camionnettes des artisans ont disparu et laissent le champ libre à une centaine d'élèves qui découvrent leur école rénovée. Un grand moment d’émotion pour les petits, ainsi que pour la directrice Zorica Talić. «C’est un mélange de fierté, d’enthousiasme et de soulagement», confie-t-elle. En six mois, l’ancien bâtiment a été totalement rénové pour offrir plus de sécurité et de confort. Le coût de l’ouvrage s’élève à 72000 euros et aura permis le remplacement de la menuiserie, de la toiture, des toilettes, des installations électriques et la réfection complète du gymnase. Plus de sécurité, plus de confort « Avant, nous faisions classe dans des salles délabrées aux vitres cassées, aux murs fissurés et infiltrés d’eau. C’était insalubre. On était tout le temps malades, grands comme petits. Nous terminions l’école dans un sale état : les yeux gonflés, le nez qui coule et la gorge enrouée » se rappelle Anja, enseignante, les larmes aux yeux. « Je suis émue de redécouvrir mon école, saine et belle » ajoute-t-elle. Mutualisation des locaux scolaires Les travaux menés sur le bâti scolaire de Lepina ont développé non seulement la qualité mais aussi la capacité d’accueil avec des espaces neufs et inoccupés. Une vacance qui a fait germer l’idée d’accueillir de nouveaux usagers dans l’école. C’est ainsi que l’établissement préscolaire « Sunce » occupera une partie des locaux scolaires disponibles pendant que le lycée agricole profitera lui aussi des nouvelles installations du gymnase.Cette mise en commun symbolise une volonté de partager au plus grand nombre les bénéfices de la rénovation de l’école. Elle est l’expression d’une solidarité très forte qui existe entre les écoles serbes du Kosovo. Elles qui avaient été précipitées dans le chaos après la guerre et la mainmise de Pristina sur le patrimoine scolaire. Grâce à cette entraide et au soutien indéfectible de Solidarité Kosovo, les établissements scolaires se relèvent les uns après les autres pour accomplir la plus grande des missions, préparer l’avenir serbe au Kosovo. La 53e école rénovée par Solidarité KosovoL’éducation est une priorité absolue pour Solidarité Kosovo. Main dans la main avec le diocèse du Kosovo, elle agit depuis 13 ans au service de l’enfance et de l’éducation - au service du renouveau et de la continuité- à travers l’opération de rénovation des établissements scolaires. Depuis la première école rénovée à Straža en 2012 jusqu’à celle tout récemment réhabilitée de Lepina, 53 infrastructures scolaires ont bénéficié de l’aide de Solidarité Kosovo pour permettre aux petits chrétiens de s’instruire dans de conditions sûres, dignes et décentes. Plus qu’une écoleDans le contexte des enclaves du Kosovo, l’école n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, c’est un lieu de vie et de culture. Elle représente un «refuge » où les enfants se sociabilisent et brisent leur isolement en retrouvant leurs camarades. C’est aussi un lieu de transmission de l’histoire, de la culture chrétienne et de langue serbe qui sont en passe d’être gommées au Kosovo. Pour toutes ces raisons, l’école dans les enclaves du Kosovo est précieuse car elle représente à la fois une bouffée d’oxygène pour les enfants et une promesse d’avenir pour leur communauté.
Lire l'article
Nos actualités
Une classe de mer mouvementée11 septembre 2024
Comme chaque année depuis maintenant douze ans, Solidarité Kosovo offre des vacances à quarante-deux enfants des enclaves serbes du Kosovo. Choisis sur des critères de pauvreté et de mérite scolaire, c’est dans la joie qu’ils découvrent la mer pour la première fois au Monténégro. Pourtant, de mauvaises nouvelles sont venues troubler ces vacances. Le car serpente sur les routes sinueuses entre le Kosovo et le Monténégro. À son bord, quarante-deux enfants et leurs accompagnateurs se sont levés très tôt le matin pour entreprendre ce long voyage. Pourquoi le Monténégro ? Pour ses paysages grandioses, pour sa langue, similaire à celle des voyageurs, pour son patrimoine culturel, mais aussi parce que les Serbes n’ont pas besoin de passeport pour s’y rendre. Parce que ces voyageurs ne sont pas n’importe qui. Ce sont des enfants du Kosovo et de Métochie qui vont passer leurs premières vacances à l’étranger, leur premier séjour au bord de la mer. Dans le bus, les encadrants ne regardent plus l’extérieur par la fenêtre, mais la réaction des enfants qui la découvrent pour la première fois. Entre les montagnes les reflets font briller l’Adriatique sous le soleil. Découvrir la mer Bouche bée, les visages collés contre les vitres, les jeunes chrétiens voient la grande étendue d’eau salée se rapprocher jusqu’à ce qu’il soit temps de descendre du bus. Arrivés à l’hôtel, la fébrilité gagne le groupe. Les accompagnateurs rompus à l’exercice organisent les prochaines étapes. Il faut répartir tout ce petit monde dans les chambres et distribuer à chacun un sac contenant des affaires de plage, quelques vêtements, de la crème solaire, une casquette... Les enfants se dépêchent de prendre possession de leurs chambres, de ranger leurs affaires et d’enfiler leur maillot de bain. Puis, à la file indienne, ils se dirigent à pas décidés vers le bord de mer. Ceux qui savent nager n’attendent pas et se jettent à l’eau. Pour les autres, première leçon de natation ! Ils se tiennent du bout des bras à des flotteurs reliés par une corde pour apprendre à flotter, puis à battre des jambes, puis à lâcher pour avancer. Ils ne feront pas la course, mais ils peuvent déjà profiter des joies de la baignade. Le séjour commence sous les meilleurs auspices et rien ne saurait ternir cette semaine de vacances tant attendue et tellement méritée. Pourtant, des appels inquiétants auront raison de cette tranquillité. Des actes de malveillance Les parents des participants à la classe de mer ont reçu des coups de téléphone sinistres et menaçants. Des inconnus les ont appelés pour leur dire qu’ils savaient où se trouvaient leurs enfants et qu’ils pouvaient craindre le pire. Une fois prévenus, les organisateurs ont porté l’affaire devant la police monténégrine qui a ouvert une enquête, qui est venue à l’hôtel s’assurer que les jeunes n’étaient pas en danger et assurer la surveillance du reste du séjour. Rassuré, le groupe a pu reprendre le fil de ses activités sous la vigilance accrue des volontaires de Solidarité Kosovo. C’est dans ces conditions que la création d’équipes pour le tournoi sportif prend un autre sens. Composés d’enfants de tous les âges, les aînés veillent sur les plus jeunes et gardent en permanence un œil sur eux. C’est une sécurité supplémentaire qui a permis le bon déroulement des épreuves. Des olympiades effrénées ! Il est hors de question de se laisser abattre par les mauvaises nouvelles. Chaque équipe, soudée et déterminée, a redoublé d’efforts pour remporter la course de relais, le parcours d’obstacles, le sprint et tous les autres défis du tournoi. Ces jeux sont l’occasion de mieux connaître ses camarades venant d’autres enclaves du Kosovo. Il ne s’agit pas seulement de savoir qui court vite, qui est fort, qui lance loin, mais surtout de créer dans l’effort de la compétition des liens de camaraderie et d’amitié qui dureront une fois rentrés chez eux. Car c’est une des raisons d’être de la classe de mer : offrir aux jeunes un cadre pour se rencontrer, échanger et agrandir un peu leur horizon. Cela passe également par des excursions dans toute la baie à la découverte de son histoire et de son patrimoine culturel et géographique. Culture et histoire Malheureusement, la traditionnelle visite du sous-marin yougoslave n’est plus possible car le musée a fermé ses portes. Qu’à cela ne tienne, les organisateurs ont plus d’un tour dans leur sac et ils ont réservé une jolie surprise aux enfants. Dans le centre-ville de Kotor et ses ruelles pavées où l’histoire résonne depuis au moins la présence des Romains, entre les palais centenaires et les églises millénaires, se trouve le départ du téléphérique. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que les petits Serbes ont grimpé tour à tour à bord des nacelles pour entreprendre l’ascension du mont Lovcen. Au bout d’une dizaine de minutes, ils arrivent au sommet. La vue imprenable sur la baie de Kotor offre une perspective nouvelle à ceux qui ne la connaissaient que depuis la vallée. Des souvenirs inoubliables Personne ne veut repartir sans prendre une dernière photo alors que le soleil commence à disparaître derrière les montagnes et que sa lumière orangée colore la mer en contrebas. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et déjà arrive le temps de la dernière soirée. Autour d’un repas traditionnel, on se rappelle de meilleurs moments du séjour, des exploits sportifs des uns et des prestations théâtrales des autres ; on échange les numéros de téléphone pour rester en contact une fois de retour au Kosovo ; on souhaite que la soirée ne se termine jamais et que ce moment de paix, malgré les menaces téléphoniques et le sentiment d’insécurité qui en a découlé, se poursuive encore quelques heures avant d’entreprendre le chemin du retour. Si Solidarité Kosovo a emmené six cents enfants au bord de la mer depuis ces douze dernières années, c’est grâce au soutien indéfectible de ses donateurs qui, été après été, offrent le séjour à des jeunes méritants et courageux. Cette bouffée d’air frais dans leur quotidien souvent difficile est une grande joie qui, même si elle est éphémère, donne un souffle nouveau à l’année suivante, sublimée par des amis précieux et des souvenirs inoubliables. Merci aux donateurs de Solidarité Kosovo qui garantissent le succès de cette opération historique de l’association. Les sourires de tous les enfants leur sont dédiés. Hvala puno, merci beaucoup !
Lire l'article
Non classifié(e)
Le folkore de Kosovo Polje à l’honneur21 mai 2024
Qui a dit que le folklore était ringard ? Certainement pas les Serbes du Kosovo qui chérissent la pratiquent des danses traditionnelles au sein des KUD- Kulturno Umetničko Društvo [Association Culturelle et Artistique] à qui, comme par le passé, Solidarité Kosovo a accordé un nouveau don de 15.000€ pour le développement des activités de folklore dans les enclaves du Kosovo-Métochie. Zoom sur le groupe folklorique de Kosovo Polje qui fait partie de la nouvelle tranche de bénéficiaires. Danser ensemble renforce la cohésion des jeunes Serbes La ronde de danse est en « chabadaba »composée en alternance de garçons au port de tête altier et de filles aux longues tresses nouées en chignon. Sans jamais se départir d’un large sourire, ils exécutent, main dans la main, une chorégraphie parfaitement synchronisée laissant s’envoler quelques Opa !d’allégresse.La musique traditionnelle qui les accompagne et les costumes locaux dont ils sont fièrement parés ajoutent au spectacle une dimension historique puissante.Après une heure et demie de répétition intensive, la troupe s’accorde une pause. Mila, 14 ans, en profite pour lier conversation : « Faire vivre les traditions, porter le costume et l’esprit de groupe. Voilà les raisons qui m’ont poussé à m’inscrire au folklore. »Son professeur de danse et directeur de l’association Dragan ajoute avec émotions :« Notre troupe folklorique, c'est bien plus qu'un club de danse. Trente jeunes se retrouvent ici trois fois par semaine. La plus jeune à 11 ans, le plus âgé 22 ans. Pour nos jeunes, le folklore c'est un vrai moyen de s’évader du quotidien et de briser leur isolement. Ça leur permet de passer du bon temps ensemble ». Le folklore multiple Rires, ambiance chaleureuse, la convivialité est effectivement palpable !Ce qui rend le folklore très populaire c’est le fait de lier amusement et culture.Les danses folkloriques sont issues d’une culture populaire qui rassemble un ensemble de savoirs venant du passé. Sous la période ottomane, les danses étaient calmes, sans bruit, en silence puis à la libération elles sont devenues gaies et vives. En fonction des périodes dont elles se réfèrent, les danses folkloriques peuvent exprimer la joie, la dignité, la retenue, la fierté, la nostalgie mais aussi l’accablement. Les danses folkloriques ont interprété l’histoire serbe tout comme la géographie du pays. A chaque région de Serbie, sa chorégraphie !Les racines profondes et diverses des danses traditionnelles serbes vivent et fédèrent grâce au folklore. Au rythme des concours La vie du club folklorique de Kosovo Polje est rythmée par les concours organisés tout au long de l’année.Ils sont l’occasion pour le club de se mettre à l’épreuve et d’améliorer ses performances. Au-delà de la compétition sportive qu’ils supposent, les concours permettent l’évasion, la rencontre et le rayonnement de son savoir-faire. A l’aube de ses 16 ans Mateja dit adorer les concours : « J’aime prendre le car avec mes copains et mes professeurs, sortir de mon enclave pour découvrir une ville. Ce qui me plait aussi, c’est l’esprit de compétition qu’on ressent sur place : quand chaque troupe folklorique monte sur les planches et donne le meilleur d’elle-même. On travaille toute l’année pour montrer que nous aussi au Kosovo nous avons du talent, de la technique et de l’ambition !» Afin de permettre aux trente jeunes étoiles traditionnels de briller de tous leurs feux en compétition nationale, Solidarité Kosovo a accordé un don de 15000€ au développement des activités qui en sont liées. Le kolo fait partie du patrimoine mondial de l’UnescoC’est une décision historique pour la Serbie ! Le Kolo estinscrit depuis le 7 décembre 2017 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.Dans son communiqué, l’institution présente sa décision : « Le kolo est une danse populaire collective traditionnelle, exécutée par des danseurs évoluant autour d’un cercle, main dans la main. » Cette distinction apporte un soutien aux acteurs publics et associatifs serbe qui œuvrent à préserver et transmettre cette danse traditionnelle aux nouvelles générations.Alors on danse… le Kolo ?Lors de son inscription sur la liste du patrimoine immatériel mondial, l’Unesco a présenté le Kolo comme étant « exécuté au rythme de la musique à l’occasion de rassemblements privés et publics, auxquels participent l’ensemble des membres de la communauté locale.[…] »La popularité du Kolo est telle qu’il ne se passe pas de mariage, baptême, naissance, anniversaire ou autre fête sans que les notes du Kolo ne retentissent. Il faut voir la farandole se défaire en spirale au rythme de l’accordéon. Personne ne résiste à l’appel du Kolo, le joyeux ballet entraine tous les publics sur son passage, des 0 à 99 ans ! De plus, si des notes de pipeau ont le bonheur de se joindre à la célébration alors celle-ci peut durer jusqu’aux aurores ! Kosovo Polje, haut-lieu de l’Histoire médiévale et contemporaine C’est un lieu chargé de symbole qui a vu se dérouler la plus importante bataille de l’histoire de la Serbie ainsi que de l’Europe médiévale. C’est à Kosovo Polje que se trouve le fameux « champ des Merles » où en 1389 eut lieu l’affrontement entre l’armée belligérante de l’Empire ottoman et l’armée serbe conduite par le prince Lazar. Ce fut une défaite pour les Serbes. Le prince Lazar y perdit la vie ainsi que la quasi-totalité de la noblesse serbe. A Paris, les cloches de Notre-Dame ont sonné le glas à la demande du roi Charles VI. S’en suivirent cinq siècles pour les Serbes à supporter la férule turque. En raison de cette charge historique, ce lieu est devenu mystique dans l’imaginaire collectif serbe. Témoin des vicissitudes de l’histoire, le village de Kosovo Polje a été décimé par une pluie d’attaques, de pillages et d’incendies lors des pogroms antichrétiens de mars 2004. Quelques années plus tard, alors que des Albanais se sont appropriés les terres des réfugiés, une poignée de famille s’est résous à réinvestir les lieux et à reprendre possession des terres de leurs ancêtres. Grâce à cette dizaine de familles, les Serbes étaient de retour à Kosovo Polje après une absence inédite d’une décennie.
Lire l'article
Nos actualités
Solidarité Kosovo fait entrer le théâtre dans les écoles des enclaves24 octobre 2023
C’est la deuxième édition du genre lancée par Solidarité Kosovo : durant une semaine, une troupe de comédiens s’est produite au Kosovo devant un parterre d’écoliers. Une belle occasion pour les enfants des enclaves d’accéder au spectacle vivant dont ils sont privés le reste de l’année. Une tournée de sept jours avec deux représentations quotidiennes L’aventure « Du théâtre pour les enfants des enclaves » a démarré en 2019. D’emblée, le public a été conquis et n’a cessé depuis d’en redemander ! Un vœu qui a fini par être réalisé cet automne lorsque la chariote du théâtre ambulant a repris la route pour une tournée de sept jours rythmée par deux représentations quotidiennes. Une expérience magique Aleksandar Dunić est l’interprète Milos Obilic, personnage principal d’une des deux pièces du spectacle. Il parle avec humour de sa myopie qui l’empêche de distinguer les visages des enfants lorsqu’il conte sans ses lunettes. Très corporel dans son interprétation, il grimpe sur les chaises, s’assoit, se met debout… « Lors de notre première représentation dans l’école primaire « Miladin Mitić » située dans l’enclave de Gracanica, j’ai remarqué tout au fond de la classe un visage écarlate. Mais flou, pour moi, puisque je n’ai pas mes lunettes. Ses camarades riaient du plaisir de me voir faire des choses pas autorisées. À la fin de ma pièce, l’institutrice m’a dit que c’était la première fois qu’elle voyait rire, et même sourire, cet enfant au visage marqué. » Cette anecdote touchante montre bien que le spectacle vivant est une expérience unique qui éveille et réveille les sens. Cette émotion éprouvée et manifestée représente un beau cadeau tant pour le comédien que pour l’enfant qui en gardera un souvenir impérissable… voilà tout le sens de cette opération culturelle dans les enclaves du Kosovo. Divertir et éveiller En plus du divertissement qu’elle procure, la pièce de théâtre a également un intérêt pédagogique. Pour Milan Bosiljčić, comédien et dirigeant de la troupe, le théâtre est une superbe porte d’entrée sur la culture: « Initier les enfants au théâtre c’est les inscrire dans une démarche culturelle en les invitant à développer leur sensibilité, leur sens de l’observation et leur esprit critique. Espérons que notre tournée aura fait naitre chez notre jeune public une envie de pratiquer cette activité extraordinaire qui leur permettra d’apprendre à bien s’exprimer et à stimuler leur mémoire. » Couronnée de succès, la deuxième édition « Du théâtre pour les enfants des enclaves » a dépassé tous les espoirs. Une belle fin qui appelle une suite. En attendant chapeau les artistes et applaudissements pour les petits spectateurs !
Lire l'article
Nos actualités
Des enfants heureux d’apprendre dans les écoles rénovées10 octobre 2023
Depuis la rentrée, les écoles de Tomanac et Rajanovac résonnent à nouveau du bruit des cris des enfants à la récréation. Après un trimestre de travaux d'agrandissement et de réhabilitation, les établissements ont fait peau neuve et accueillent les écoliers toujours plus nombreux dans un environnement désormais sain et sécuritaire. De nombreux aménagements Des classes supprimées, une école qui ferme, trahissent bien souvent le déclin d’un village. A l’inverse, une rénovation, des travaux d’agrandissement d’un établissement scolaire traduisent à la fois la vitalité démographique d’une enclave et le soutien qui lui est manifesté. Ainsi en est-il de deux communes situées dans la zone Est de la province appelée Kosovsko Pomoravlje, qui peuvent revendiquer aujourd’hui de belles écoles rénovées après plusieurs mois de travaux. L’ensemble des locaux ont subi une importante cure de rajeunissement. Comme l’école primaire de Tomanac, vieille de 70 ans, qui fait partie du patrimoine du village. Si bien que le jour de l’inauguration des travaux, nombre d’habitants se sont rejoint spontanément aux abords de l’école. On pouvait entendre « Ça ne nous rajeunit pas, mais ça rajeunit la mémoire » ou encore « c’est quand même ici que j’ai appris à lire. C’est ici le début de la vie ». Dans les deux écoles, la plomberie, l’électricité, les finis intérieurs et la peinture ont été entièrement refaits. Les poêles à charbon ont été remplacés par un chauffage central. A l’extérieur, une vaste cour de récréation, une façade repeinte à neuf, de grandes baies vitrées inondant de lumière des salles de cours plus spacieuses, etc. voilà tout ce qui a plu aux petits élèves et qui a réjouit les institutrices. «C'est le jour et la nuit » Une réhabilitation qui est également accueillie avec enthousiasme par les parents d'élèves de l’école primaire « Trajko Peric » à Rajanovac. «L'ancienne école était vétuste et l’hiver il y faisait un froid glacial. Là c'est le jour et la nuit. Regardez, les enfants se précipitent en classe sans même nous dire au revoir », s'amuse Tamara, maman d'un écolier de neuf ans. Il est l’un des quatorze écoliers que compte cette école construite en 1967 sous l’impulsion et les moyens des habitants du village. «Après avoir passé deux décennies à enseigner dans des bâtiments lugubres, nous célébrons aujourd’hui, la rénovation de notre école grâce au soutien de Solidarité Kosovo et aux fonds investis», confie visiblement émue l’institutrice du village avant de poursuivre. « Il n'y a de plus belle réalisation dans un village que celle d'investir pour créer les meilleures conditions d'éducation des générations futures, pour leur donner les meilleures chances de réussir, de bien grandir, de bien apprendre ». 11 ans de l’opération de rénovation des écoles Une conviction partagée par Solidarité Kosovo qui a fait de l’éducation une priorité d’action. Grâce à un investissement de 110.000 euros, la rénovation des écoles de Tomanac et Rajanovac permettra aux 38 élèves d'évoluer et de grandir dans un environnement des plus propices à l'apprentissage, à la socialisation et à l'épanouissement. Ce chantier humanitaire, devenu traditionnel, est reconduit pour la 11e année consécutive grâce à la mobilisation fidèle des donateurs de Solidarité Kosovo.
Lire l'article