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Nos actualités
14 février 2023
Solidarité Kosovo publie un communiqué le 16 janvier dernier faisant état du triste chiffre de 300 agressions anti-serbes enregistrées en seulement deux ans sur le territoire du Kosovo. Deux jours plus tard, l’information est reprise dans la revue trimestrielle OMERTA qui lui consacre un reportage. Zoom sur ce nouveau média qui fait bonne place aux Serbes du Kosovo.
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La presse en parle
03 janvier 2022
Arnaud Gouillon a été interrogé par le magazine serbe Vesti pour la nouvelle année. Quelques questions portaient sur son travail avec Solidarité Kosovo. Extrait. Qui sont les Français qui aident de manière désintéressée l'organisation humanitaire "Solidarité Kosovo" depuis des années ? - Ce sont des gens qui n'ont pas oublié l'amitié franco-serbe, et grâce à notre magazine et aux informations que nous leur transmettons ils savent comment vivent les Serbes et à quelles injustices ils sont confrontés chaque jour. Ils sont les descendants des Français qui ont percé aux côtés des Serbes le front de Thessalonique pendant la Grande Guerre. Ils montrent que la solidarité n'est pas un vain mot et que les Serbes du Kosovo ont des amis dans le monde.Arnaud Gouillon, Président de Solidarité Kosovo, dans Vesti le 31 décembre 2021 Le magazine Vesti est très lu en Serbie et cet entretien sera donc l'occasion pour de nombreux Serbes de découvrir que de nombreux Français entretiennent encore aujourd'hui l'amitié entre nos deux peuples.
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La presse en parle
16 novembre 2021
Jean-Frédéric Poisson était en septembre au Kosovo, occasion pour notre collaborateur de l’accompagner et faire un point sur place sur une situation qui demeure toujours très tendue. Reportage. «En Irak, en Syrie, au Liban… Je n’avais jamais vu ça. » Vendredi 24 septembre vers 19h, Jean-Frédéric Poisson, Président de VIA – la Voie du peuple (anciennement Parti Chrétien-Démocrate), partage sa surprise avec les membres de son bureau et les élus de son parti qui l’accompagnent. Nous sommes devant le portail monumental du monastère orthodoxe serbe de Visoki Decani, au Kosovo-Métochie. Quelques minutes plus tôt, nous avons franchi les chicanes installées au pied d’un mirador dont le projecteur éclaire la route de sa lumière crue ; elles ont été posées en 1999 par des soldats de la Kfor chargés de protéger le monastère ; 22 ans plus tard, ils sont toujours là : du « jamais vu », donc, d’après M. Poisson, qui a pourtant rencontré les chrétiens persécutés de nombreux pays d’Orient. Pendant quelques jours, il est allé à la rencontre de ceux qu’il appelle « les chrétiens d’Orient d’Europe » : les Serbes orthodoxes du Kosovo. Le monastère de Visoki Decani est un des cœurs de l’orthodoxie serbe. Il est aussi un parfait symbole de l’histoire mouvementée et difficile des Serbes, particulièrement au Kosovo. Il se trouve à l’ouest du Kosovo, dans une région que les Serbes appellent « Métochie », « Terre de l’Église », parce qu’elle appartenait presque tout entière à l’Église orthodoxe serbe et aux nombreux monastères qui s’y trouvent. Dans tout le Kosovo, sur une superficie un peu inférieure à celle de l’Île-de-France, on compte 26 monastères et plusieurs centaines d’églises. Le monastère de Decani est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis juillet 2004. Lire la suite de l'article sur le site de la Nef.
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La presse en parle
21 janvier 2021
Arnaud Gouillon, Président de Solidarité Kosovo, a été interviewé par le National Catholic Register, le plus ancien journal catholique des États-Unis. Voici la traduction en français de son entretien. Un entretien de Solène Tadié, pour le National Catholic Register. La persécution silencieusedes chrétiens au Kosovo Arnaud Gouillon, humanitaire chrétien français récemment nommé secrétaire d'État à la diaspora par le gouvernement serbe, nous parle de la situation damatique de la communité serbe orthodoxe du Kosovo et de pourquoi leur disparition de cette région serait un signal terrible pour l'ensemble de la chrétienté. Les Serbes chrétiens du Kosovo subissent des persécutions graves et presque systématiques depuis les années 1990 dans le contexte des guerres yougoslaves (1991-2001), en particulier depuis la guerre du Kosovo en 1999. Situé au centre des Balkans dans le sud-est de l'Europe et bordé par la Serbie, l'Albanie, le Monténégro et la Macédoine, le Kosovo a longtemps été un territoire contesté, pour des raisons ethniques, religieuses et culturelles. Lorsque le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance de la Serbie en 2008, 100 000 à 150 000 Serbes – dont la plupart sont chrétiens orthodoxes – ont choisi de rester sur cette terre, qu'ils considèrent comme le berceau de leur culture et de leur foi, malgré le contexte économique difficile et la difficile coexistence avec la majorité musulmane albanaise représentant 90% de la population. Les chrétiens, majoritaires sur ce territoire pendant des siècles, ne représentent aujourd'hui qu'environ 6% de l'ensemble de la population. Pourtant, cette terre concentre encore une partie impressionnante du patrimoine orthodoxe, ainsi que les plus anciens monastères de Serbie. Alors que les persécutions contre la minorité chrétienne du Kosovo a continué dans le silence durant ces 20 dernières années, depuis que la Serbie a perdu le contrôle du territoire, la violence contre les Serbes a atteint son apogée avec les pogroms de mars 2004, au cours desquels 935 maisons et une trentaine d'églises et monastères orthodoxes ont été incendiés, forçant environ 4 000 Serbes à fuir leurs terres. C'est dans ce contexte qu'Arnaud Gouillon, citoyen français de 19 ans à l'époque, a décidé de fonder l'ONG Solidarité Kosovo, afin de venir en aide aux familles qui y vivent dans des enclaves chrétiennes. Avec le soutien de plus de 12000 donateurs de toute la France, l'association a permis de scolariser des centaines d'enfants au fil des ans, ainsi que de fournir 400 tonnes de nourriture et de vêtements aux villages chrétiens, qui ont un accès très restreint au marché du travail et aux services publics en raison du contexte politique sensible. L’engagement inlassable de Gouillon en faveur des Serbes chrétiens du Kosovo lui a valu une renommée remarquable parmi la population serbe et les autorités religieuses. En effet, la presse nationale l'a classé parmi les 20 personnes les plus populaires de Serbie en 2015, aux côtés du célèbre joueur de tennis Novak Djokovic. Il a également reçu plusieurs distinctions nationales prestigieuses, dont l'Ordre de Saint-Sava, la plus haute distinction de l'Église orthodoxe serbe, qu'il a reçue du patriarche Irénée en 2018. Aujourd'hui âgé de 34 ans et naturalisé serbe depuis 2015, il était récemment nommé secrétaire d'État chargé de la diaspora dans le gouvernement serbe en novembre dernier. Tout en évoquant son parcours singulier dans cet entretien avec le Registre, Gouillon a mis en évidence les enjeux de la survie de cette présence chrétienne au Kosovo. Leur disparition d'une telle terre historique serait sans précédent dans l'histoire de l'évangélisation de l'Europe. Pourquoi avoir fondé Solidarité Kosovo en 2004 ? À l’époque, devant ma télévision, en France, j’avais été terriblement ému par les pogroms antichrétiens menés contre les populations serbes du Kosovo par les extrémistes albanais. Les églises et les villages brûlaient... C’était horrible. Au lieu de rester impuissant, j’ai décidé d’agir. J'avais alors 19 ans. Avec mon frère et quelques amis, nous avons organisé un convoi de Noël, pour apporter des jouets aux enfants. Seize ans plus tard, Solidarité Kosovo est le premier acteur humanitaire de la région. Nous finançons des projets de long terme pour permettre aux habitants des enclaves serbes de survivre en autarcie (fermes, écoles…), tout en maintenant le symbolique convoi de Noël ! Les volontaires de Solidarité Kosovo dans une enclave serbe, pendant le convoi de Noël 2020. Pourquoi avez été interdit de séjour au Kosovo en 2018 ? Je ne l’ai jamais su de manière officielle. Officieusement, c’est sans doute parce que mes actions humanitaires au service d'une minorité opprimée dérangeaient certaines personnes... Même aujourd’hui, je n’ai pas l’immunité diplomatique, car la plupart des officiels serbes sont interdits de séjour au Kosovo ! Quel était le but de votre levée de fonds en mars dernier ? Il s’agissait d’une aide d’urgence pour faire face aux conséquences du Covid-19. Au delà de la maladie elle-même, le confinement a eu des effets destructeurs. Économiquement, les plus pauvres ont été particulièrement touchés à cause des pertes d’emplois, de l’absence d’aide sociale… Avec l’arrivée du printemps, mars est aussi le mois où on lance les chantiers agricoles. Là, tout était paralysé. Outre la crise sanitaire, nous risquions une grave crise alimentaire. Moralement, pour les Serbes du Kosovo, déjà isolés dans leurs enclaves toute l’année, s’ajoutait l’assignation à domicile : un double enfermement ! En 2018, Solidarité Kosovo a fourni du matériel médical à l'un des dispensaires des enclaves serbes du Kosovo, qui manquaient de quoi faire face à la pandémie de Covid-19. Et sur le plan médical, il faut savoir que les chrétiens serbes sont exclus du système de santé du Kosovo. Ils ne peuvent aller que dans un hôpital serbe, au nord de la province et dans un autre, au sud, où il n’y a que deux respirateurs. Pour toutes ces raisons, il était vital de déclencher une opération d’urgence. Quelle est la situation des chrétiens du Kosovo actuellement ? Extrêmement difficile. Les Serbes, qui étaient la population d’origine du Kosovo, ont subi une lente épuration ethnique qui s’est précipitée depuis la guerre de 1999. Aujourd’hui, ils sont à peine plus de 100 000. Ils vivent dans des enclaves (une rue, un quartier, un village…) qui sont des prisons à ciel ouvert desquelles ils ne peuvent sortir sans risquer l'accrochage. Ils sont régulièrement attaqués, tabassés, pillés, poussés au départ. Ils vivent dans une grande pauvreté, sont systématiquement discriminés, leurs écoles sont laissées à l'abandon... Ils sont condamnés à une forme d’autarcie. L’objectif de nombreux radicaux est d’éradiquer la présence serbe et chrétienne du Kosovo. D’où l’importance d’assurer leur autonomie et leur sécurité. Je me souviens d’un couple qui, à son troisième cambriolage, avait trouvé, en évidence, une boite de mort aux rats sur la table de la cuisine. C’était le dernier avertissement… Pensez-vous que cette hostilité soit toujours fondamentalement religieuse ? Au Kosovo, les problématiques ethniques et religieuses sont mêlées. Il y a ainsi une haine du Slave qui touche les Serbes, mais aussi le peuple gorani, pourtant musulman, au sud du Kosovo. Solidarité Kosovo leur vient d’ailleurs en aide. "Le Califat arrive", tag retrouvé sur la muraille de protection du monastère de Visoki Decani. À quoi s’ajoutent des pogroms antichrétiens et la destruction ciblée de 150 églises ou monastères ces vingt dernières années. Nous soutenons notamment le monastère de Visoki Decani, régulièrement pris pour cibles par des terroristes islamistes mais aussi par des médias et hommes politiques albanais du Kosovo. Il a été attaqué au lance-roquette, souillé par un tag disant « Le califat arrive ». En 2016, les forces de l’OTAN ont stoppé quatre djihadistes armés de kalachnikovs devant la porte du monastère. Ils ont d’ailleurs été filmés par les caméras de surveillance dont nous avons équipé le monastère. Nous avons aussi construit un sas de sécurité, en pierre traditionnelle, avec des grilles en fer. Nous espérons toujours l’arrivée, un jour ou l’autre, d’une cohabitation pacifique, car la majorité des Albanais sont modérés. Mais les extrémistes sont très puissants et les condamnations internationales de leurs abus bien rares. Vous avez participé au documentaire "Kosovo, une chrétienté en péril". Que représente cette présence chrétienne dans la région, quelles seraient les conséquences de sa disparition ? Pour la première fois depuis l’évangélisation de notre continent, des chrétiens disparaîtraient d’une terre européenne. C’est sans précédent. Un signe terrible pour la civilisation européenne, qui ne doit pas advenir. Culturellement, la destruction du patrimoine serbe et orthodoxe du Kosovo, classé au patrimoine de l’UNESCO, serait une perte inestimable pour l’humanité, car il est universel, comme l’étaient les bouddhas de Bamyan ou les vestiges de Palmyre. https://www.youtube.com/watch?v=WH6vanKspyc Quelles sont vos relations avec les autorités religieuses orthodoxes de la région? Excellentes. La plupart de nos projets sont réalisés en partenariat avec le diocèse du Kosovo-Métochie. J’ai reçu l’ordre de Saint-Sava, plus haute distinction de l’Eglise orthodoxe serbe, reçue en mains propres des mains du patriarche Irénée. J’ai été très affecté par sa mort, cette année, car je le connaissais et le respectais. D'où vous vient cette affection particulière pour la Serbie ? La vieille amitié franco-serbe, qui remonte aux années 1870, est très vivace dans ma famille. Pour mon grand-père et mon père, elle s’est renforcée avec les deux guerres mondiales. Me concernant, quand l’OTAN a bombardé la Serbie, j’ai vécu cela comme une injustice. Voir ce pays seul contre tous me révoltait. Je voulais être du côté du faible qui se fait attaquer sur sa propre terre, contre les puissants qui martyrisaient et humiliaient un peuple. Évidemment je n’imaginais pas que plus tard, j’irai vivre en Serbie, que j’obtiendrai la nationalité et serai nommé à un haut poste par le gouvernement… Que signifie pour vous cette nomination au gouvernement serbe ? C’est bien sûr une grande distinction pour moi, mais c’est surtout une reconnaissance pour tous ceux qui ont aidé Solidarité Kosovo depuis seize ans. Je pense à un retraité qui économisait sur ses cigarettes pour faire un don à plus pauvres que lui ; aux bénévoles qui m’accompagnent sur les routes dangereuses et qui se dévouent sans compter ; à tous les Serbes du Kosovo qui ont trouvé la force de survivre, de témoigner malgré les persécutions. Ma nomination par le gouvernement symbolise vraiment la reconnaissance de cet effort collectif. Je n’aurais rien fait sans eux. Jusqu’à présent mon énergie était tournée vers l’humanitaire. Aujourd’hui, je peux me mettre au service de tous les Serbes de la diaspora. Travailler pour bâtir des ponts, des traits d’union, entre leur pays d’origine et leurs pays d’accueil. Les Serbes sont travailleurs, intelligents, respectueux : je veux les aider à offrir tout leur potentiel là où ils se trouvent, n’importe où dans le monde.
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La presse en parle
28 novembre 2020
La nomination d'Arnaud Gouillon au Gouvernement serbe commence à se savoir dans la presse française. Valeurs actuelles lui a consacré un portrait, dans lequel est retracé tout son parcours, depuis Grenoble jusqu'à Mitrovica en 2004, depuis le monastère de Decani jusqu'au Palais du ministère des Finances du Royaume de Yougoslavie (qui accueille aujourd'hui le gouvernement serbe) à Belgrade. En voici le texte intégral.
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La presse en parle
25 novembre 2020
Préfacé par Patrick Poivre d’Arvor – inoubliable « PPDA » – et sous la direction de Luc Luret, le livre « À la Serbie ! » regroupe vingt-et-un petits textes qui sont autant de cri d’amour pour le peuple serbe, lancés par autant de Français de tous horizons. Un beau livre qui permet d’affirmer « que l’exhortation gravée sur le monument de Kalemegdan à Belgrade – « Aimons la France autant qu’elle nous a aimés » – se décline encore au présent. Depuis le début de notre histoire, nous le disons à temps et contretemps : l’amitié franco-serbe n’est pas morte ! Quand nous le disons en Serbie, on nous regarde les yeux pleins d’espoir mêlé d’incrédulité : on tremble encore au souvenir des bombes françaises qui en 1999, sous l’égide de l’OTAN, ont permis l’arrachement de la terre sainte du Kosovo-Métochie. Mais on se souvient aussi de ces soldats français qui, parfois héroïquement et au prix de quelques libertés prises avec les ordres reçus, ont protégé monastères et villages serbes du Kosovo contre la milice albanaise de l’UCK, et même parfois contre leurs alliés anglais ou allemands. Quand nous le disons en France, trop souvent, on nous regarde avec indifférence ; on a oublié les Serbes, ces alliés magnifiques de la Grande Guerre auprès desquels nos Poilus ont versé leur sang sur le front d'Orient. Ils sont battus ensemble comme des lions pour récupérer leurs terres, et mourir en héros. C’est dans ce sang que s’est scellée cette amitié, plus que nulle part ailleurs. C’est ce que rappelle Christian Franchet d’Esperey, petit-neveu du Général Franchet d’Esperey, qui commandé ces Poilus des Balkans, dans un des vingt-et-un chapitre de À la Serbie ! Une amitié ancienne et toujours vivante Et pourtant, ce livre en est une preuve : l’amitié franco-serbe est bien vivante. Parmi ces hommes et femmes qui le redisent, chacun avec ses mots, on trouve l’immense romancier Vladimir Volkoff, qui a déjà plusieurs fois dit cet amour de la Serbie, par exemple dans son Désinformation : flagrant délit, publié en 1999, dont un chapitre entier analysait la campagne de propagande menée par l’Ouest dans le but d’arracher le Kosovo. On trouve aussi Jean-Christophe Buisson, directeur adjoint de la rédaction du Figaro Magazine et auteur de plusieurs livres sur la Serbie ; Jean Dutourd, de l’Académie Française ; Jacques Hogard, grand ami de Solidarité Kosovo, colonel parachutiste en 1999 au Kosovo, qui sauva les sœurs du monastère de Devic d’une mort certaine, épisode qu’il raconte dans son L’Europe est morte à Pristina... On y trouve également deux noms que nos soutiens connaissent bien : ceux d’Arnaud Gouillon, Président de Solidarité Kosovo, et de Nikola Mirkovic, membre du bureau de l’association depuis sa création en 2004. Le livre se termine enfin sur un recueil de citations d’auteurs divers, encore vivants ou morts depuis longtemps, romanciers, journalistes, politiques : Jules Vernes, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Georges Bernanos, mais aussi François Mitterand, Charles de Gaulle ou Jean-Pierre Chevènement… Tous ont, d’une façon ou d’une autre, manifesté leur amour de la Serbie ou au moins leur soutien à la cause serbe, au-delà de toutes leurs divergences. Aujourd’hui, grâce à ce livre, nous pouvons l’affirmer avec encore plus de force et de certitude tranquille : oui, l’amitié franco-serbe est bien vivante ! Vous pouvez acheter À la Serbie ! en suivant ce lien.
Lire l'article![[COVID-19] Arnaud Gouillon présente la situation des enclaves dans une interview à ParisVox](/storage/assets/images/posts/covid-19-arnaud-gouillon-presente-la-situation-des-enclaves-dans-une-interview-a-parisvox/cover.jpg)
La presse en parle
14 avril 2020
Arnaud Gouillon, Président de Solidarité Kosovo, a répondu aux question du site ParisVox. L'occasion de rappeler la situation de nos amis Serbes du Kosovo-Métochie : "Au Kosovo les Serbes vivent en isolement depuis déjà 20 ans. Réfugiés dans des enclaves depuis la fin de la guerre de 1999, ils survivent tant bien que mal dans des conditions que l’on a bien du mal à imaginer au 21ème siècle. Villages brûlés, églises et monastères incendiés, populations chassées, le martyre des Serbes du Kosovo ne fait pas la Une de la presse occidentale mais existe bel et bien, à seulement 2h d’avion de Paris, en plein cœur de l’Europe."Arnaud Gouillon Il rappelle également l'urgence à laquelle nous faisons face : fournir aux enclaves du Kosovo-Métochie le matériel agricole dont ils ont absolument besoin pour pouvoir espérer faire face à leurs besoins en nourriture à l'arrivée de l'hiver prochain : "Au printemps, depuis plusieurs années, nous fournissons une aide fondamentale aux paysans des enclaves : serres agricoles, machines, bétail etc. qui leur permettent de vivre de leur travail et pas uniquement de l’aide humanitaire. Mais si cette aide n’est pas fournie dans les semaines qui arrivent, alors ces familles auront faim dans quelques mois, lorsque l’hiver sera de nouveau là."Arnaud Gouillon Vous pouvez lire cette interview en intégralité sur le site de ParisVox.
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La presse en parle
22 novembre 2019
Après « Le martyre du Kosovo », paru en 2013, Nikola Mirkovic revient sur la scène littéraire et signe son second livre. Intitulé «Bienvenue au Kosovo», ce nouvel ouvrage est un récit contemporain en bande dessinée dans lequel l’auteur croise l’histoire familiale d’un jeune serbe immigré en Italie avec l’histoire de sa région d’origine, celle du Kosovo-Métochie.
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Non classifié(e)
14 juin 2019
Dans son édition du 14 juin, LE FIGARO MAGAZINE publie un large dossier sur le Kosovo. À cette occasion, Arnaud Gouillon, Président de Solidarité Kosovo a accordé un entretien exclusif à la rédaction que nous vous invitons à découvrir ci-après. Rédigé sous la plume de Jean-Louis Tremblay, le dossier condense des jours de reportages sur place qui montrent pourquoi le Kosovo, vingt ans après la guerre, est une désillusion pour les Albanais, pourquoi, aujourd’hui, les Serbes y vivent en danger. Et comment Solidarité Kosovo continue malgré les sanctions et les menaces à leur venir en aide. Des citoyens, des religieux, des élus témoignent et disent leurs attentes. Solidarité Kosovo vous encourage à vous procurer un exemplaire de ce numéro inédit du FIGARO MAGAZINE en vente dès aujourd’hui chez votre buraliste. Interview d'Arnaud Gouillon, président de Solidarité Kosovo, au Figaro Magazine 14 juin 2019 Arnaud Gouillon, président-fondateur de l’association humanitaire Solidarité Kosovo, qui vient en aide aux Serbes des enclaves, est interdit de séjour depuis septembre 2018. C’est donc au poste-frontière de Jarinje, côté serbe, que nous avons rencontré la bête noire des autorités kosovares. Propos recueillis par Jean-Louis Tremblais Racontez-nous les origines et les circonstances de votre interdiction de séjour… Solidarité Kosovo a été créée il y a quinze ans, suite aux pogroms anti-serbes de 2004. Depuis, je me rends régulièrement dans les enclaves serbes du Kosovo afin de coordonner notre action humanitaire auprès des populations chrétiennes qui y survivent tant bien que mal. Sans ennui notable, si ce ne sont les tracasseries administratives que vous pouvez imaginer. Tout a fonctionné ainsi jusqu’au 10 septembre 2018. Ce jour-là, je devais inaugurer une ferme financée par notre association à Novo Brdo. J’y étais attendu par les bénévoles et toute la presse réunie. Mais rien ne s’est passé comme prévu : au poste-frontière de Merdare, j’ai été arrêté (échappant de peu aux menottes !) par les douaniers kosovars qui m’ont menacé de prison. Tandis que mon véhicule était intégralement désossé, j’ai subi un interrogatoire ubuesque mené par deux agents des services de renseignement venus spécialement de Pristina. L’opération a duré plusieurs heures, au terme desquelles les deux fonctionnaires m’ont remis une interdiction d’entrée et de séjour au Kosovo. Ce document ne mentionne ni raison ni motif puisque je n’ai commis aucun délit. Il n’est même pas daté… C’est donc une mesure arbitraire. Quelle est sa véritable signification ? Cela relève de l’intimidation. Un avertissement, un coup de semonce. Je vis en Serbie où le ministre de l’Intérieur m’a fait l’honneur de m’octroyer la nationalité serbe au mérite et Solidarité Kosovo (la seule ONG étrangère œuvrant dans les enclaves chrétiennes) agace Pristina. Pourquoi me viser personnellement ? D’abord, parce que notre travail est efficace, médiatisé et que je fais tout pour sensibiliser l’opinion publique sur la situation humanitaire au Kosovo. La preuve : suite à mes déboires, nos 12 000 donateurs réguliers ont immédiatement réagi en intensifiant leurs efforts. Ensuite, parce que le lancement et le suivi des opérations humanitaires (réfection d’écoles, acheminement de matériel médical, colis de Noël pour les enfants, etc.) nécessite ma présence sur place. Heureusement, nous travaillons avec l’Eglise orthodoxe, dont le rayonnement et l’organisation nous permettent de poursuivre les chantiers en cours. J’espère que ma situation va se débloquer mais c’est un imbroglio juridique : l’interdiction de séjour étant sans fondement, mon avocat ne peut même pas contre-attaquer au tribunal. Cela ne m’empêchera pas de continuer car les Serbes du Kosovo ont besoin de soutien. Leur esprit de résistance est intact : suivons leur exemple !
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La presse en parle
26 mars 2019
L'arrestation d'Arnaud Gouillon, un scandale de plus au Kosovo. Ainsi le journaliste et romancier, Jean-Christophe BUISSON, directeur-adjoint du Figaro Magazine, conclut-il son article publié ce lundi 25 mars dans les pages du quotidien Le Figaro à l'occasion des vingt du bombardements de l'OTAN. Historien de formation, spécialiste des Balkans, J.C. Buisson offre d'une plume alerte une rétrospective précise ainsi qu’un éclairage actualisé sur la situation des Serbes du Kosovo. Un article de référence que Solidarité Kosovo vous invite à découvrir en intégralité ci-après. « Qui se soucie des Serbes du Kosovo ? » par Jean-Christophe BUISSON, Le Figaro du 25 mars 2019 Il y a vingt ans, le 24 mars 1999, à la tête d’une coalition de plusieurs pays de l’OTAN, les États-Unis bombardaient le territoire serbe de ce qui restait de la Yougoslavie depuis les accords de Dayton (1995). Une intervention militaire lancée sans accord de l’ONU, en dehors du cadre défini par le droit international garantissant notamment les souverainetés des nations, mais justifiée par le "droit d’ingérence humanitaire". Il s’agissait officiellement de sauver les populations civiles fuyant la région serbe du Kosovo où l’armée yougoslave avait lancé des opérations d’envergure destinées à rétablir l’ordre menacé par des sécessionnistes albanais locaux. Malgré l’article 35 de la Constitution de la Ve République qui oblige le son gouvernement à faire voter le Parlement lorsqu’il engage ses troupes dans un conflit, la France elle-même participa à "Allied Force". Pour mener cette guerre excluant toute intervention de troupes au sol, on fit appel à l’organisation indépendantiste armée albanaise UCK. Jusqu’alors classée parmi les mouvements terroristes et accusée de collusion avec le crime organisé, l’UCK était soudain parée de toutes les vertus. Au bout de 78 jours de bombardements qui firent des centaines de victimes (Serbes, Albanais, civils, soldats, hommes, femmes et enfants), y compris dans les mois suivants en raison des dégâts écologiques provoqués par la destruction de certains sites des industriels polluants, Slobodan Milosevic, le dirigeant yougoslave, céda et retirera ses troupes du Kosovo le 20 juin. Un gouvernorat aux allures de protectorat international, avec, à sa tête, Bernard Kouchner, fut établi sur la région, détaché de fête de la mère patrie yougoslave. Quinze jours plus tard, les Américains bâtissaient une gigantesque base militaire de plusieurs milliers d’hommes ("Bondsteel") près de la capitale, Pristina. Les chefs des organisations militaro-mafieuse albanaises étaient, eux, érigés en héros nationaux malgré les graves accusations de crimes pesant sur eux - notamment une affaire d’assassinats de prisonniers serbes et de trafic d’organes prélevés sur les dits prisonniers, que révéleront en 2008 l’ancienne procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie Carla Del Ponte dans son autobiographie et, en 2010, le rapporteur d’une commission d’enquête du Conseil de l’Europe, le sénateur suisse Dick Marty. Celui-ci a mis en cause nommément le premier ministre kosovar, Hashim Thaçi, devenu aujourd’hui président. En 2008, le Kosovo déclarait unitéralement son indépendance. Paris, Berlin et Washington s'empressèrent de le reconnaître, au contraire de Moscou, Pékin et plusieurs pays de l’Union européenne comme l’Espagne ou la Grèce (il en est toujours ainsi aujourd’hui). Le nouvel État, dirigé par d'anciens chefs de l'UCK, était désormais jugé capable de gouverner seul ses 2 millions de citoyens et de garantir leur sécurité, leur bien-être, leur liberté. Est-ce le cas en 2019 ? Non. Peu suspect d’hostilité de principe à l’égard du gouvernement du Kosovo, le département d’État américain vient de publier un rapport édifiant de plusieurs dizaines de pages sur la situation locale. Agressions, cambriolages, dommages sur leurs biens ; entraves à leurs démarches judiciaires ; "discriminations institutionnelles concernant l’emploi, les services sociaux" et même, le croira-t-on ? menaçant "la liberté de mouvement, le droit de vivre chez eux" ; intimidations visant à leur interdire de pratiquer leur foi chrétienne : tel est le quotidien des 100 000 à 120 000 membres de la minorité serbe (5 % de la population) vivant au Kosovo. Dans certains villages, entourés de barbelés pour protéger leurs habitants d’agressions des Albanais, il n’y a parfois qu’un enfant. Obligé de grandir seul, sans camarade, sans école. Tout cela se déroule en pleine Europe, dans un pays qui se situe géographiquement entre la Hongrie et la Grèce. Comment peut-on tolérer près de nous ce qui relève d’une forme d’apartheid ? Voire, de facto, de l’épuration ethnique : les milliers de réfugiés serbes ayant quitté le Kosovo en 1999 ou en 2004, lors de terribles progroms (10 morts, 35 églises et 700 maisons brûlées) sont empêcher de revenir dans leurs foyers. Pire : l’église orthodoxe et les associations humanitaires qui viennent en aide aux derniers Serbes vivant sur cette terre sainte pour eux (elle est le foyer de naissance au Moyen Âge de l’orthodoxie serbe, ce qui lui vaut le surnom de "Jérusalem serbe") sont régulièrement soumises à des contrôles ou à des actes visant à les décourager voire à leur interdire leur activité. Ainsi en septembre dernier, le président de l’association Solidarité Kosovo, le Français Arnaud Gouillon, a-t-il été interdit de séjour au Kosovo où il œuvre depuis plus de quinze ans. Un scandale parmi d’autres dans un pays né pour mettre fin à une injustice et à laquelle il en aura substitué une autre. Avec la bénédiction coupable de l’Occident.
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OMERTA | Lumière sur les Serbes du Kosovo14 février 2023
Solidarité Kosovo publie un communiqué le 16 janvier dernier faisant état du triste chiffre de 300 agressions anti-serbes enregistrées en seulement deux ans sur le territoire du Kosovo. Deux jours plus tard, l’information est reprise dans la revue trimestrielle OMERTA qui lui consacre un reportage. Zoom sur ce nouveau média qui fait bonne place aux Serbes du Kosovo.
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Arnaud Gouillon parle des donateurs français de Solidarité Kosovo dans la presse serbe03 janvier 2022
Arnaud Gouillon a été interrogé par le magazine serbe Vesti pour la nouvelle année. Quelques questions portaient sur son travail avec Solidarité Kosovo. Extrait. Qui sont les Français qui aident de manière désintéressée l'organisation humanitaire "Solidarité Kosovo" depuis des années ? - Ce sont des gens qui n'ont pas oublié l'amitié franco-serbe, et grâce à notre magazine et aux informations que nous leur transmettons ils savent comment vivent les Serbes et à quelles injustices ils sont confrontés chaque jour. Ils sont les descendants des Français qui ont percé aux côtés des Serbes le front de Thessalonique pendant la Grande Guerre. Ils montrent que la solidarité n'est pas un vain mot et que les Serbes du Kosovo ont des amis dans le monde.Arnaud Gouillon, Président de Solidarité Kosovo, dans Vesti le 31 décembre 2021 Le magazine Vesti est très lu en Serbie et cet entretien sera donc l'occasion pour de nombreux Serbes de découvrir que de nombreux Français entretiennent encore aujourd'hui l'amitié entre nos deux peuples.
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"Le Kosovo toujours sous tension" - Article du magazine la Nef16 novembre 2021
Jean-Frédéric Poisson était en septembre au Kosovo, occasion pour notre collaborateur de l’accompagner et faire un point sur place sur une situation qui demeure toujours très tendue. Reportage. «En Irak, en Syrie, au Liban… Je n’avais jamais vu ça. » Vendredi 24 septembre vers 19h, Jean-Frédéric Poisson, Président de VIA – la Voie du peuple (anciennement Parti Chrétien-Démocrate), partage sa surprise avec les membres de son bureau et les élus de son parti qui l’accompagnent. Nous sommes devant le portail monumental du monastère orthodoxe serbe de Visoki Decani, au Kosovo-Métochie. Quelques minutes plus tôt, nous avons franchi les chicanes installées au pied d’un mirador dont le projecteur éclaire la route de sa lumière crue ; elles ont été posées en 1999 par des soldats de la Kfor chargés de protéger le monastère ; 22 ans plus tard, ils sont toujours là : du « jamais vu », donc, d’après M. Poisson, qui a pourtant rencontré les chrétiens persécutés de nombreux pays d’Orient. Pendant quelques jours, il est allé à la rencontre de ceux qu’il appelle « les chrétiens d’Orient d’Europe » : les Serbes orthodoxes du Kosovo. Le monastère de Visoki Decani est un des cœurs de l’orthodoxie serbe. Il est aussi un parfait symbole de l’histoire mouvementée et difficile des Serbes, particulièrement au Kosovo. Il se trouve à l’ouest du Kosovo, dans une région que les Serbes appellent « Métochie », « Terre de l’Église », parce qu’elle appartenait presque tout entière à l’Église orthodoxe serbe et aux nombreux monastères qui s’y trouvent. Dans tout le Kosovo, sur une superficie un peu inférieure à celle de l’Île-de-France, on compte 26 monastères et plusieurs centaines d’églises. Le monastère de Decani est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis juillet 2004. Lire la suite de l'article sur le site de la Nef.
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Interview d'Arnaud Gouillon pour le National Catholic Register21 janvier 2021
Arnaud Gouillon, Président de Solidarité Kosovo, a été interviewé par le National Catholic Register, le plus ancien journal catholique des États-Unis. Voici la traduction en français de son entretien. Un entretien de Solène Tadié, pour le National Catholic Register. La persécution silencieusedes chrétiens au Kosovo Arnaud Gouillon, humanitaire chrétien français récemment nommé secrétaire d'État à la diaspora par le gouvernement serbe, nous parle de la situation damatique de la communité serbe orthodoxe du Kosovo et de pourquoi leur disparition de cette région serait un signal terrible pour l'ensemble de la chrétienté. Les Serbes chrétiens du Kosovo subissent des persécutions graves et presque systématiques depuis les années 1990 dans le contexte des guerres yougoslaves (1991-2001), en particulier depuis la guerre du Kosovo en 1999. Situé au centre des Balkans dans le sud-est de l'Europe et bordé par la Serbie, l'Albanie, le Monténégro et la Macédoine, le Kosovo a longtemps été un territoire contesté, pour des raisons ethniques, religieuses et culturelles. Lorsque le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance de la Serbie en 2008, 100 000 à 150 000 Serbes – dont la plupart sont chrétiens orthodoxes – ont choisi de rester sur cette terre, qu'ils considèrent comme le berceau de leur culture et de leur foi, malgré le contexte économique difficile et la difficile coexistence avec la majorité musulmane albanaise représentant 90% de la population. Les chrétiens, majoritaires sur ce territoire pendant des siècles, ne représentent aujourd'hui qu'environ 6% de l'ensemble de la population. Pourtant, cette terre concentre encore une partie impressionnante du patrimoine orthodoxe, ainsi que les plus anciens monastères de Serbie. Alors que les persécutions contre la minorité chrétienne du Kosovo a continué dans le silence durant ces 20 dernières années, depuis que la Serbie a perdu le contrôle du territoire, la violence contre les Serbes a atteint son apogée avec les pogroms de mars 2004, au cours desquels 935 maisons et une trentaine d'églises et monastères orthodoxes ont été incendiés, forçant environ 4 000 Serbes à fuir leurs terres. C'est dans ce contexte qu'Arnaud Gouillon, citoyen français de 19 ans à l'époque, a décidé de fonder l'ONG Solidarité Kosovo, afin de venir en aide aux familles qui y vivent dans des enclaves chrétiennes. Avec le soutien de plus de 12000 donateurs de toute la France, l'association a permis de scolariser des centaines d'enfants au fil des ans, ainsi que de fournir 400 tonnes de nourriture et de vêtements aux villages chrétiens, qui ont un accès très restreint au marché du travail et aux services publics en raison du contexte politique sensible. L’engagement inlassable de Gouillon en faveur des Serbes chrétiens du Kosovo lui a valu une renommée remarquable parmi la population serbe et les autorités religieuses. En effet, la presse nationale l'a classé parmi les 20 personnes les plus populaires de Serbie en 2015, aux côtés du célèbre joueur de tennis Novak Djokovic. Il a également reçu plusieurs distinctions nationales prestigieuses, dont l'Ordre de Saint-Sava, la plus haute distinction de l'Église orthodoxe serbe, qu'il a reçue du patriarche Irénée en 2018. Aujourd'hui âgé de 34 ans et naturalisé serbe depuis 2015, il était récemment nommé secrétaire d'État chargé de la diaspora dans le gouvernement serbe en novembre dernier. Tout en évoquant son parcours singulier dans cet entretien avec le Registre, Gouillon a mis en évidence les enjeux de la survie de cette présence chrétienne au Kosovo. Leur disparition d'une telle terre historique serait sans précédent dans l'histoire de l'évangélisation de l'Europe. Pourquoi avoir fondé Solidarité Kosovo en 2004 ? À l’époque, devant ma télévision, en France, j’avais été terriblement ému par les pogroms antichrétiens menés contre les populations serbes du Kosovo par les extrémistes albanais. Les églises et les villages brûlaient... C’était horrible. Au lieu de rester impuissant, j’ai décidé d’agir. J'avais alors 19 ans. Avec mon frère et quelques amis, nous avons organisé un convoi de Noël, pour apporter des jouets aux enfants. Seize ans plus tard, Solidarité Kosovo est le premier acteur humanitaire de la région. Nous finançons des projets de long terme pour permettre aux habitants des enclaves serbes de survivre en autarcie (fermes, écoles…), tout en maintenant le symbolique convoi de Noël ! Les volontaires de Solidarité Kosovo dans une enclave serbe, pendant le convoi de Noël 2020. Pourquoi avez été interdit de séjour au Kosovo en 2018 ? Je ne l’ai jamais su de manière officielle. Officieusement, c’est sans doute parce que mes actions humanitaires au service d'une minorité opprimée dérangeaient certaines personnes... Même aujourd’hui, je n’ai pas l’immunité diplomatique, car la plupart des officiels serbes sont interdits de séjour au Kosovo ! Quel était le but de votre levée de fonds en mars dernier ? Il s’agissait d’une aide d’urgence pour faire face aux conséquences du Covid-19. Au delà de la maladie elle-même, le confinement a eu des effets destructeurs. Économiquement, les plus pauvres ont été particulièrement touchés à cause des pertes d’emplois, de l’absence d’aide sociale… Avec l’arrivée du printemps, mars est aussi le mois où on lance les chantiers agricoles. Là, tout était paralysé. Outre la crise sanitaire, nous risquions une grave crise alimentaire. Moralement, pour les Serbes du Kosovo, déjà isolés dans leurs enclaves toute l’année, s’ajoutait l’assignation à domicile : un double enfermement ! En 2018, Solidarité Kosovo a fourni du matériel médical à l'un des dispensaires des enclaves serbes du Kosovo, qui manquaient de quoi faire face à la pandémie de Covid-19. Et sur le plan médical, il faut savoir que les chrétiens serbes sont exclus du système de santé du Kosovo. Ils ne peuvent aller que dans un hôpital serbe, au nord de la province et dans un autre, au sud, où il n’y a que deux respirateurs. Pour toutes ces raisons, il était vital de déclencher une opération d’urgence. Quelle est la situation des chrétiens du Kosovo actuellement ? Extrêmement difficile. Les Serbes, qui étaient la population d’origine du Kosovo, ont subi une lente épuration ethnique qui s’est précipitée depuis la guerre de 1999. Aujourd’hui, ils sont à peine plus de 100 000. Ils vivent dans des enclaves (une rue, un quartier, un village…) qui sont des prisons à ciel ouvert desquelles ils ne peuvent sortir sans risquer l'accrochage. Ils sont régulièrement attaqués, tabassés, pillés, poussés au départ. Ils vivent dans une grande pauvreté, sont systématiquement discriminés, leurs écoles sont laissées à l'abandon... Ils sont condamnés à une forme d’autarcie. L’objectif de nombreux radicaux est d’éradiquer la présence serbe et chrétienne du Kosovo. D’où l’importance d’assurer leur autonomie et leur sécurité. Je me souviens d’un couple qui, à son troisième cambriolage, avait trouvé, en évidence, une boite de mort aux rats sur la table de la cuisine. C’était le dernier avertissement… Pensez-vous que cette hostilité soit toujours fondamentalement religieuse ? Au Kosovo, les problématiques ethniques et religieuses sont mêlées. Il y a ainsi une haine du Slave qui touche les Serbes, mais aussi le peuple gorani, pourtant musulman, au sud du Kosovo. Solidarité Kosovo leur vient d’ailleurs en aide. "Le Califat arrive", tag retrouvé sur la muraille de protection du monastère de Visoki Decani. À quoi s’ajoutent des pogroms antichrétiens et la destruction ciblée de 150 églises ou monastères ces vingt dernières années. Nous soutenons notamment le monastère de Visoki Decani, régulièrement pris pour cibles par des terroristes islamistes mais aussi par des médias et hommes politiques albanais du Kosovo. Il a été attaqué au lance-roquette, souillé par un tag disant « Le califat arrive ». En 2016, les forces de l’OTAN ont stoppé quatre djihadistes armés de kalachnikovs devant la porte du monastère. Ils ont d’ailleurs été filmés par les caméras de surveillance dont nous avons équipé le monastère. Nous avons aussi construit un sas de sécurité, en pierre traditionnelle, avec des grilles en fer. Nous espérons toujours l’arrivée, un jour ou l’autre, d’une cohabitation pacifique, car la majorité des Albanais sont modérés. Mais les extrémistes sont très puissants et les condamnations internationales de leurs abus bien rares. Vous avez participé au documentaire "Kosovo, une chrétienté en péril". Que représente cette présence chrétienne dans la région, quelles seraient les conséquences de sa disparition ? Pour la première fois depuis l’évangélisation de notre continent, des chrétiens disparaîtraient d’une terre européenne. C’est sans précédent. Un signe terrible pour la civilisation européenne, qui ne doit pas advenir. Culturellement, la destruction du patrimoine serbe et orthodoxe du Kosovo, classé au patrimoine de l’UNESCO, serait une perte inestimable pour l’humanité, car il est universel, comme l’étaient les bouddhas de Bamyan ou les vestiges de Palmyre. https://www.youtube.com/watch?v=WH6vanKspyc Quelles sont vos relations avec les autorités religieuses orthodoxes de la région? Excellentes. La plupart de nos projets sont réalisés en partenariat avec le diocèse du Kosovo-Métochie. J’ai reçu l’ordre de Saint-Sava, plus haute distinction de l’Eglise orthodoxe serbe, reçue en mains propres des mains du patriarche Irénée. J’ai été très affecté par sa mort, cette année, car je le connaissais et le respectais. D'où vous vient cette affection particulière pour la Serbie ? La vieille amitié franco-serbe, qui remonte aux années 1870, est très vivace dans ma famille. Pour mon grand-père et mon père, elle s’est renforcée avec les deux guerres mondiales. Me concernant, quand l’OTAN a bombardé la Serbie, j’ai vécu cela comme une injustice. Voir ce pays seul contre tous me révoltait. Je voulais être du côté du faible qui se fait attaquer sur sa propre terre, contre les puissants qui martyrisaient et humiliaient un peuple. Évidemment je n’imaginais pas que plus tard, j’irai vivre en Serbie, que j’obtiendrai la nationalité et serai nommé à un haut poste par le gouvernement… Que signifie pour vous cette nomination au gouvernement serbe ? C’est bien sûr une grande distinction pour moi, mais c’est surtout une reconnaissance pour tous ceux qui ont aidé Solidarité Kosovo depuis seize ans. Je pense à un retraité qui économisait sur ses cigarettes pour faire un don à plus pauvres que lui ; aux bénévoles qui m’accompagnent sur les routes dangereuses et qui se dévouent sans compter ; à tous les Serbes du Kosovo qui ont trouvé la force de survivre, de témoigner malgré les persécutions. Ma nomination par le gouvernement symbolise vraiment la reconnaissance de cet effort collectif. Je n’aurais rien fait sans eux. Jusqu’à présent mon énergie était tournée vers l’humanitaire. Aujourd’hui, je peux me mettre au service de tous les Serbes de la diaspora. Travailler pour bâtir des ponts, des traits d’union, entre leur pays d’origine et leurs pays d’accueil. Les Serbes sont travailleurs, intelligents, respectueux : je veux les aider à offrir tout leur potentiel là où ils se trouvent, n’importe où dans le monde.
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Portrait d'Arnaud Gouillon dans Valeurs Actuelles28 novembre 2020
La nomination d'Arnaud Gouillon au Gouvernement serbe commence à se savoir dans la presse française. Valeurs actuelles lui a consacré un portrait, dans lequel est retracé tout son parcours, depuis Grenoble jusqu'à Mitrovica en 2004, depuis le monastère de Decani jusqu'au Palais du ministère des Finances du Royaume de Yougoslavie (qui accueille aujourd'hui le gouvernement serbe) à Belgrade. En voici le texte intégral.
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À la Serbie ! – Le cri d’amour de 21 personnalités françaises25 novembre 2020
Préfacé par Patrick Poivre d’Arvor – inoubliable « PPDA » – et sous la direction de Luc Luret, le livre « À la Serbie ! » regroupe vingt-et-un petits textes qui sont autant de cri d’amour pour le peuple serbe, lancés par autant de Français de tous horizons. Un beau livre qui permet d’affirmer « que l’exhortation gravée sur le monument de Kalemegdan à Belgrade – « Aimons la France autant qu’elle nous a aimés » – se décline encore au présent. Depuis le début de notre histoire, nous le disons à temps et contretemps : l’amitié franco-serbe n’est pas morte ! Quand nous le disons en Serbie, on nous regarde les yeux pleins d’espoir mêlé d’incrédulité : on tremble encore au souvenir des bombes françaises qui en 1999, sous l’égide de l’OTAN, ont permis l’arrachement de la terre sainte du Kosovo-Métochie. Mais on se souvient aussi de ces soldats français qui, parfois héroïquement et au prix de quelques libertés prises avec les ordres reçus, ont protégé monastères et villages serbes du Kosovo contre la milice albanaise de l’UCK, et même parfois contre leurs alliés anglais ou allemands. Quand nous le disons en France, trop souvent, on nous regarde avec indifférence ; on a oublié les Serbes, ces alliés magnifiques de la Grande Guerre auprès desquels nos Poilus ont versé leur sang sur le front d'Orient. Ils sont battus ensemble comme des lions pour récupérer leurs terres, et mourir en héros. C’est dans ce sang que s’est scellée cette amitié, plus que nulle part ailleurs. C’est ce que rappelle Christian Franchet d’Esperey, petit-neveu du Général Franchet d’Esperey, qui commandé ces Poilus des Balkans, dans un des vingt-et-un chapitre de À la Serbie ! Une amitié ancienne et toujours vivante Et pourtant, ce livre en est une preuve : l’amitié franco-serbe est bien vivante. Parmi ces hommes et femmes qui le redisent, chacun avec ses mots, on trouve l’immense romancier Vladimir Volkoff, qui a déjà plusieurs fois dit cet amour de la Serbie, par exemple dans son Désinformation : flagrant délit, publié en 1999, dont un chapitre entier analysait la campagne de propagande menée par l’Ouest dans le but d’arracher le Kosovo. On trouve aussi Jean-Christophe Buisson, directeur adjoint de la rédaction du Figaro Magazine et auteur de plusieurs livres sur la Serbie ; Jean Dutourd, de l’Académie Française ; Jacques Hogard, grand ami de Solidarité Kosovo, colonel parachutiste en 1999 au Kosovo, qui sauva les sœurs du monastère de Devic d’une mort certaine, épisode qu’il raconte dans son L’Europe est morte à Pristina... On y trouve également deux noms que nos soutiens connaissent bien : ceux d’Arnaud Gouillon, Président de Solidarité Kosovo, et de Nikola Mirkovic, membre du bureau de l’association depuis sa création en 2004. Le livre se termine enfin sur un recueil de citations d’auteurs divers, encore vivants ou morts depuis longtemps, romanciers, journalistes, politiques : Jules Vernes, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Georges Bernanos, mais aussi François Mitterand, Charles de Gaulle ou Jean-Pierre Chevènement… Tous ont, d’une façon ou d’une autre, manifesté leur amour de la Serbie ou au moins leur soutien à la cause serbe, au-delà de toutes leurs divergences. Aujourd’hui, grâce à ce livre, nous pouvons l’affirmer avec encore plus de force et de certitude tranquille : oui, l’amitié franco-serbe est bien vivante ! Vous pouvez acheter À la Serbie ! en suivant ce lien.
Lire l'article![[COVID-19] Arnaud Gouillon présente la situation des enclaves dans une interview à ParisVox](/storage/assets/images/posts/covid-19-arnaud-gouillon-presente-la-situation-des-enclaves-dans-une-interview-a-parisvox/cover.jpg)
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[COVID-19] Arnaud Gouillon présente la situation des enclaves dans une interview à ParisVox14 avril 2020
Arnaud Gouillon, Président de Solidarité Kosovo, a répondu aux question du site ParisVox. L'occasion de rappeler la situation de nos amis Serbes du Kosovo-Métochie : "Au Kosovo les Serbes vivent en isolement depuis déjà 20 ans. Réfugiés dans des enclaves depuis la fin de la guerre de 1999, ils survivent tant bien que mal dans des conditions que l’on a bien du mal à imaginer au 21ème siècle. Villages brûlés, églises et monastères incendiés, populations chassées, le martyre des Serbes du Kosovo ne fait pas la Une de la presse occidentale mais existe bel et bien, à seulement 2h d’avion de Paris, en plein cœur de l’Europe."Arnaud Gouillon Il rappelle également l'urgence à laquelle nous faisons face : fournir aux enclaves du Kosovo-Métochie le matériel agricole dont ils ont absolument besoin pour pouvoir espérer faire face à leurs besoins en nourriture à l'arrivée de l'hiver prochain : "Au printemps, depuis plusieurs années, nous fournissons une aide fondamentale aux paysans des enclaves : serres agricoles, machines, bétail etc. qui leur permettent de vivre de leur travail et pas uniquement de l’aide humanitaire. Mais si cette aide n’est pas fournie dans les semaines qui arrivent, alors ces familles auront faim dans quelques mois, lorsque l’hiver sera de nouveau là."Arnaud Gouillon Vous pouvez lire cette interview en intégralité sur le site de ParisVox.
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Coup de cœur pour la B.D. «Bienvenue au Kosovo»22 novembre 2019
Après « Le martyre du Kosovo », paru en 2013, Nikola Mirkovic revient sur la scène littéraire et signe son second livre. Intitulé «Bienvenue au Kosovo», ce nouvel ouvrage est un récit contemporain en bande dessinée dans lequel l’auteur croise l’histoire familiale d’un jeune serbe immigré en Italie avec l’histoire de sa région d’origine, celle du Kosovo-Métochie.
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Dossier spécial Kosovo dans le Figaro Magazine14 juin 2019
Dans son édition du 14 juin, LE FIGARO MAGAZINE publie un large dossier sur le Kosovo. À cette occasion, Arnaud Gouillon, Président de Solidarité Kosovo a accordé un entretien exclusif à la rédaction que nous vous invitons à découvrir ci-après. Rédigé sous la plume de Jean-Louis Tremblay, le dossier condense des jours de reportages sur place qui montrent pourquoi le Kosovo, vingt ans après la guerre, est une désillusion pour les Albanais, pourquoi, aujourd’hui, les Serbes y vivent en danger. Et comment Solidarité Kosovo continue malgré les sanctions et les menaces à leur venir en aide. Des citoyens, des religieux, des élus témoignent et disent leurs attentes. Solidarité Kosovo vous encourage à vous procurer un exemplaire de ce numéro inédit du FIGARO MAGAZINE en vente dès aujourd’hui chez votre buraliste. Interview d'Arnaud Gouillon, président de Solidarité Kosovo, au Figaro Magazine 14 juin 2019 Arnaud Gouillon, président-fondateur de l’association humanitaire Solidarité Kosovo, qui vient en aide aux Serbes des enclaves, est interdit de séjour depuis septembre 2018. C’est donc au poste-frontière de Jarinje, côté serbe, que nous avons rencontré la bête noire des autorités kosovares. Propos recueillis par Jean-Louis Tremblais Racontez-nous les origines et les circonstances de votre interdiction de séjour… Solidarité Kosovo a été créée il y a quinze ans, suite aux pogroms anti-serbes de 2004. Depuis, je me rends régulièrement dans les enclaves serbes du Kosovo afin de coordonner notre action humanitaire auprès des populations chrétiennes qui y survivent tant bien que mal. Sans ennui notable, si ce ne sont les tracasseries administratives que vous pouvez imaginer. Tout a fonctionné ainsi jusqu’au 10 septembre 2018. Ce jour-là, je devais inaugurer une ferme financée par notre association à Novo Brdo. J’y étais attendu par les bénévoles et toute la presse réunie. Mais rien ne s’est passé comme prévu : au poste-frontière de Merdare, j’ai été arrêté (échappant de peu aux menottes !) par les douaniers kosovars qui m’ont menacé de prison. Tandis que mon véhicule était intégralement désossé, j’ai subi un interrogatoire ubuesque mené par deux agents des services de renseignement venus spécialement de Pristina. L’opération a duré plusieurs heures, au terme desquelles les deux fonctionnaires m’ont remis une interdiction d’entrée et de séjour au Kosovo. Ce document ne mentionne ni raison ni motif puisque je n’ai commis aucun délit. Il n’est même pas daté… C’est donc une mesure arbitraire. Quelle est sa véritable signification ? Cela relève de l’intimidation. Un avertissement, un coup de semonce. Je vis en Serbie où le ministre de l’Intérieur m’a fait l’honneur de m’octroyer la nationalité serbe au mérite et Solidarité Kosovo (la seule ONG étrangère œuvrant dans les enclaves chrétiennes) agace Pristina. Pourquoi me viser personnellement ? D’abord, parce que notre travail est efficace, médiatisé et que je fais tout pour sensibiliser l’opinion publique sur la situation humanitaire au Kosovo. La preuve : suite à mes déboires, nos 12 000 donateurs réguliers ont immédiatement réagi en intensifiant leurs efforts. Ensuite, parce que le lancement et le suivi des opérations humanitaires (réfection d’écoles, acheminement de matériel médical, colis de Noël pour les enfants, etc.) nécessite ma présence sur place. Heureusement, nous travaillons avec l’Eglise orthodoxe, dont le rayonnement et l’organisation nous permettent de poursuivre les chantiers en cours. J’espère que ma situation va se débloquer mais c’est un imbroglio juridique : l’interdiction de séjour étant sans fondement, mon avocat ne peut même pas contre-attaquer au tribunal. Cela ne m’empêchera pas de continuer car les Serbes du Kosovo ont besoin de soutien. Leur esprit de résistance est intact : suivons leur exemple !
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Gros plan sur les Serbes du Kosovo dans Le Figaro26 mars 2019
L'arrestation d'Arnaud Gouillon, un scandale de plus au Kosovo. Ainsi le journaliste et romancier, Jean-Christophe BUISSON, directeur-adjoint du Figaro Magazine, conclut-il son article publié ce lundi 25 mars dans les pages du quotidien Le Figaro à l'occasion des vingt du bombardements de l'OTAN. Historien de formation, spécialiste des Balkans, J.C. Buisson offre d'une plume alerte une rétrospective précise ainsi qu’un éclairage actualisé sur la situation des Serbes du Kosovo. Un article de référence que Solidarité Kosovo vous invite à découvrir en intégralité ci-après. « Qui se soucie des Serbes du Kosovo ? » par Jean-Christophe BUISSON, Le Figaro du 25 mars 2019 Il y a vingt ans, le 24 mars 1999, à la tête d’une coalition de plusieurs pays de l’OTAN, les États-Unis bombardaient le territoire serbe de ce qui restait de la Yougoslavie depuis les accords de Dayton (1995). Une intervention militaire lancée sans accord de l’ONU, en dehors du cadre défini par le droit international garantissant notamment les souverainetés des nations, mais justifiée par le "droit d’ingérence humanitaire". Il s’agissait officiellement de sauver les populations civiles fuyant la région serbe du Kosovo où l’armée yougoslave avait lancé des opérations d’envergure destinées à rétablir l’ordre menacé par des sécessionnistes albanais locaux. Malgré l’article 35 de la Constitution de la Ve République qui oblige le son gouvernement à faire voter le Parlement lorsqu’il engage ses troupes dans un conflit, la France elle-même participa à "Allied Force". Pour mener cette guerre excluant toute intervention de troupes au sol, on fit appel à l’organisation indépendantiste armée albanaise UCK. Jusqu’alors classée parmi les mouvements terroristes et accusée de collusion avec le crime organisé, l’UCK était soudain parée de toutes les vertus. Au bout de 78 jours de bombardements qui firent des centaines de victimes (Serbes, Albanais, civils, soldats, hommes, femmes et enfants), y compris dans les mois suivants en raison des dégâts écologiques provoqués par la destruction de certains sites des industriels polluants, Slobodan Milosevic, le dirigeant yougoslave, céda et retirera ses troupes du Kosovo le 20 juin. Un gouvernorat aux allures de protectorat international, avec, à sa tête, Bernard Kouchner, fut établi sur la région, détaché de fête de la mère patrie yougoslave. Quinze jours plus tard, les Américains bâtissaient une gigantesque base militaire de plusieurs milliers d’hommes ("Bondsteel") près de la capitale, Pristina. Les chefs des organisations militaro-mafieuse albanaises étaient, eux, érigés en héros nationaux malgré les graves accusations de crimes pesant sur eux - notamment une affaire d’assassinats de prisonniers serbes et de trafic d’organes prélevés sur les dits prisonniers, que révéleront en 2008 l’ancienne procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie Carla Del Ponte dans son autobiographie et, en 2010, le rapporteur d’une commission d’enquête du Conseil de l’Europe, le sénateur suisse Dick Marty. Celui-ci a mis en cause nommément le premier ministre kosovar, Hashim Thaçi, devenu aujourd’hui président. En 2008, le Kosovo déclarait unitéralement son indépendance. Paris, Berlin et Washington s'empressèrent de le reconnaître, au contraire de Moscou, Pékin et plusieurs pays de l’Union européenne comme l’Espagne ou la Grèce (il en est toujours ainsi aujourd’hui). Le nouvel État, dirigé par d'anciens chefs de l'UCK, était désormais jugé capable de gouverner seul ses 2 millions de citoyens et de garantir leur sécurité, leur bien-être, leur liberté. Est-ce le cas en 2019 ? Non. Peu suspect d’hostilité de principe à l’égard du gouvernement du Kosovo, le département d’État américain vient de publier un rapport édifiant de plusieurs dizaines de pages sur la situation locale. Agressions, cambriolages, dommages sur leurs biens ; entraves à leurs démarches judiciaires ; "discriminations institutionnelles concernant l’emploi, les services sociaux" et même, le croira-t-on ? menaçant "la liberté de mouvement, le droit de vivre chez eux" ; intimidations visant à leur interdire de pratiquer leur foi chrétienne : tel est le quotidien des 100 000 à 120 000 membres de la minorité serbe (5 % de la population) vivant au Kosovo. Dans certains villages, entourés de barbelés pour protéger leurs habitants d’agressions des Albanais, il n’y a parfois qu’un enfant. Obligé de grandir seul, sans camarade, sans école. Tout cela se déroule en pleine Europe, dans un pays qui se situe géographiquement entre la Hongrie et la Grèce. Comment peut-on tolérer près de nous ce qui relève d’une forme d’apartheid ? Voire, de facto, de l’épuration ethnique : les milliers de réfugiés serbes ayant quitté le Kosovo en 1999 ou en 2004, lors de terribles progroms (10 morts, 35 églises et 700 maisons brûlées) sont empêcher de revenir dans leurs foyers. Pire : l’église orthodoxe et les associations humanitaires qui viennent en aide aux derniers Serbes vivant sur cette terre sainte pour eux (elle est le foyer de naissance au Moyen Âge de l’orthodoxie serbe, ce qui lui vaut le surnom de "Jérusalem serbe") sont régulièrement soumises à des contrôles ou à des actes visant à les décourager voire à leur interdire leur activité. Ainsi en septembre dernier, le président de l’association Solidarité Kosovo, le Français Arnaud Gouillon, a-t-il été interdit de séjour au Kosovo où il œuvre depuis plus de quinze ans. Un scandale parmi d’autres dans un pays né pour mettre fin à une injustice et à laquelle il en aura substitué une autre. Avec la bénédiction coupable de l’Occident.
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