Ces deux journées de distribution auront été placées sous le signe des sentiers escarpés et boueux ! Mais nous avons réussi à atteindre, et surtout à revenir, ces hameaux que peu de personnes vont voir.
En effet, pour atteindre les familles isolées dans les montagnes, nous serons passés par des chemins qui n’ont de route que le nom. Plusieurs fois les conducteurs ont bien failli ne pas repartir à cause de la boue. Mais tant qu’il ne neigeait pas, les routes étaient praticables et nous nous sommes rendus au bout monde pour apporter notre amitiés et notre soutien à ces familles démunies et reculées.
Nous leurs avons remis des poêles à bois, des cartons de nourritures et de produits d’hygiène ainsi que des cadeaux et des fournitures scolaires aux enfants. Nous nous sommes rendus compte à quel point leurs vies sont rudes. Certains élèves doivent marcher trois kilomètres par tous les temps pour rejoindre l’arrêt de bus dans la vallée qui les conduit à l’école. Ailleurs, la seule école accueille quatre fillettes dans un bâtiment délabré, avec des trous dans la porte et les carreaux des fenêtres brisés.
Pour accéder à certaines maisons, il faut parcourir durant plus d’un quart d’heure un sentier de chèvre à flanc de montagne. Parfois, le chemin n’existait tout simplement pas. C’est le cas de Miloš Jevic, un vétéran de la bataille de Košara. C’est l’armée qui a dégagé la route pour que sa famille puisse rejoindre la vallée. Mais comme nous l’a expliqué sa femme, ils ne descendent en ville, que quand la situation l’exige, pour se soigner par exemple.
Nous avons une fois encore constaté que notre soutien est aussi bien moral que matériel. Comme au Kosovo, les familles auxquelles nous avons rendu visite n’ont pas attendu que nous les aidions pour essayer d’améliorer leurs conditions de vie. Quand Milovan s’est excusé en disant à Milinko que même l’aide de Solidarité Kosovo ne peut pas transformer leur vie, le père de famille a répondu très dignement : « C’est à nous de faire le nécessaire pour la changer nous-mêmes ! »